Les débuts officiels d’Andrea Kimi Antonelli en Formule 1 ont été délicats ce vendredi à Monza, avec un crash après seulement dix minutes lors de la première séance d’essais libres.
Mais pour Toto Wolff, le directeur de Mercedes F1, pas question d’accabler le jeune pilote italien, pressenti pour remplacer Lewis Hamilton la saison prochaine. D’ailleurs, que lui a dit Wolff avant qu’il ne monte dans la voiture ?
"Je lui ai dit d’en profiter. Je pense qu’il a beaucoup d’aptitudes naturelles et que l’important est de ne pas oublier que c’est le plus beau métier du monde. Je lui ai également dit de relâcher la pression. Nous vivons dans une micro-bulle. De toute façon, personne ne s’intéresse à la première journée du weekend. Et nous nous contentons de faire ce que nous avons à faire. Et je lui ai dit la même chose après la séance."
"Je pense que les circonstances sont coupables. Dans notre secteur, nous savons parfaitement qui est capable et qui ne l’est pas. Et je pense que la façon dont les choses se sont déroulées, il a sauté en F3, il a pratiquement tout gagné avant, puis il est clair que vous commencez à devenir un pilote Mercedes, vous faites des essais, et en même temps vous êtes sous la loupe parce que tout se passe à Monza. Et cela fait longtemps qu’un pilote italien n’a pas fait partie d’une équipe de pointe. Je suis donc certain que cela peut représenter beaucoup pour un jeune homme de 18 ans. Mais comme je l’ai déjà dit, il doit nager. Et ces jours qui sont si difficiles, comme c’est le cas pour lui en ce moment, c’est certainement terrible. Et cela fait partie de la courbe de développement. Mais ce que nous voyons, c’est qu’il y a des performances."
Antonelli admettait il y a peu qu’il ne se sentait pas nécessairement 100% prêt pour le grand saut en F1, estimant que davantage d’expérience en F2 pourrait lui être bénéfique. De là à remettre en cause le très probable choix à venir de le titulariser ? Pas selon Wolff en tout cas.
"C’est une bonne chose de ne pas être trop confiant, de se remettre en question et de se poser cette question importante. Au final, c’est l’équipe qui prend la décision d’engager ou non un pilote et de le faire participer ou non à la première journée du weekend. Nous sommes pleinement conscients de ces décisions concernant les pilotes, pleinement conscients de ce qui peut arriver, de ce à quoi il faut s’attendre et de la gestion des attentes. Et il est clair qu’ici, avec tout ce qui s’est accumulé sur lui à Monza, c’est très difficile à gérer. Mais je regarde les performances. Comme je l’ai déjà dit, je préfère ralentir quelqu’un plutôt que de le rendre rapide, parce que la deuxième solution est impossible."
"Il est certain que sa vitesse pure est là. Il est capable de s’asseoir dans la voiture et de faire des tours rapides. La gestion des pneus est un travail en cours et une courbe d’apprentissage. Cela va donc de l’avant. C’est donc exactement comme cela que les objectifs ont été fixés pour qu’un jeune de 17 ans se développe et soit enfin prêt un jour à monter dans une voiture de course."
Mercedes F1 tient-elle ainsi son nouveau George Russell en la personne de l’Italien ? Le dirigeant autrichien n’a pas apprécié la comparaison.
"Il est très injuste, en fait, de comparer les pilotes entre eux. Tous ceux qui sont en Formule 1, la plupart d’entre eux sont d’excellents pilotes, mais ils sont tous différents. Ils ont des compétences différentes, et c’est pourquoi je ne voudrais pas les comparer. Ils sont tous uniques."
"Une ère se termine" chez Mercedes F1, "tout va être réinitialisé"
Avec le départ de Lewis Hamilton et l’arrivée d’Antonelli pour le remplacer, une nouvelle ère va s’ouvrir chez Mercedes F1, et ce alors que le sport va lui-même beaucoup changer avec les règlements de 2026. Toto Wolff ne cache d’ailleurs pas son enthousiasme.
"Nous avons la chance de travailler dans cet environnement, dans ce sport, d’avoir l’honnêteté du chronomètre, et en même temps d’être au carrefour entre le sport et les affaires, de faire partie d’un sport mondial, si ce n’est le plus grand sport, qui en plus en pleine croissance. Il y a donc beaucoup d’énergie. Du côté de l’équipe Mercedes, nous voyons une ère se terminer avec Lewis. C’est le couple pilote-équipe qui a duré le plus longtemps. Et nous nous lançons dans quelque chose de différent et de nouveau. Et en plus de cela, avec les règlements de 2026, tout va être réinitialisé. Donc, oui, c’est une période passionnante."
Avec autant de changements prévus pour 2026, y a-t-il un risque pour les équipes de trop miser sur les F1 de 2025 ? Faudra-t-il rapidement basculer sur la saison suivante ?
"Les règles autorisent le développement de la voiture de 2026 uniquement à partir de janvier, ce qui, je pense, est une bonne chose que nous avons décidé à l’époque, car ce sera le même point de départ pour tout le monde. Je pense donc que la plupart des équipes vont choisir de transférer assez tôt la majeure partie de leurs ressources dans la nouvelle voiture de 2026. Mais nous parlons de quelques mois de hausse et de baisse. Je pense que tout va se mettre en place lors des premières courses et je ne suis pas sûr que nous verrons beaucoup d’améliorations après l’été."