Comme il y a deux semaines à Shanghai, les Mercedes ont maximisé le résultat en qualifications à Bakou après avoir verrouillé la première ligne ; et comme à Shanghai encore, c’est Valtteri Bottas qui a battu de peu Lewis Hamilton.
L’équipe allemande a, de nouveau, fait preuve d’une excellente sérénité stratégique pour se défaire de Ferrari. L’aspiration à Bakou, tracé qui compte la plus longue ligne droite de la saison, est vitale. Or Sebastian Vettel est reparti le premier en piste en fin de Q3 et n’a eu personne à aspirer. Au contraire, Mercedes a semble-t-il piégé Sebastian Vettel en deuxième partie de Q3, en feignant de quitter les stands pour finalement laisser la Ferrari partir seule…
Toto Wolff n’a pas publiquement avoué cette astuce… mais à demi-mots, on comprend que Mercedes a finement joué le jeu.
« Vous devez toujours faire un choix, entre profiter de l’aspiration ou risquer de gâcher votre tour de sortie. Et vous pouvez voir à quel point ça s’est mal passé à Shanghai pour certaines voitures, qui n’avaient pu franchir la ligne à temps avant la fin des 12 minutes de Q3. »
« Donc à chaque session en qualifications, nous avons vu un schéma similaire : tout le monde attendait que nous sortions. Et cette fois-ci, en Q3, nous avons pensé que nous allions essayer de faire en sorte que quelqu’un d’autre quitte le garage avant nous ; et c’est ce que nous avons fait. Nous l’avions décidé le matin. »
Lewis Hamilton avait l’avantage de choisir sa position en piste par rapport à Valtteri Bottas, mais c’est bien le Finlandais qui l’a emporté.
« Pour des raisons évidentes (profiter de l’aspiration), il avait décidé que Valtteri sortirait en premier » poursuit Toto Wolff.
« Mais ensuite, nous avons été coincés derrière tout le monde. Nous ne nous attendions pas à voir tant de voitures sortir juste après nous. Les tours de sortie de Lewis et Valtteri ont été compromis, et vous pouvez voir que Lewis a perdu du temps surtout dans le premier secteur, car ses deuxièmes et troisièmes partiels étaient vraiment bons. »
Sebastian Vettel était la seule Ferrari à rouler en Q3, puisque Charles Leclerc s’était crashé en Q2, causant une longue interruption. Or, le drapeau rouge, qui a retardé la séance, a également profité aux Mercedes, qui sont plus performantes à basse température… Un accident aux conséquences multiplies pour le Monégasque.
« L’effet d’aspiration est massif ici » explique Toto Wolff. « Entre deux voitures qui se suivent de quelques secondes, vous pouvez gagner un ou trois dixièmes. Et au maximum six dixièmes. C’était un vrai désavantage pour Sebastian. »
« Donc c’était la double peine pour Sebastian : il n’avait personne à aspirer, et les températures, dans l’air comme sur la piste, ont joué en notre faveur. Et au bout du compte, plus il fait froid, plus notre voiture performe. »
Mercedes a maintenant l’occasion de réaliser son quatrième doublé en autant de courses.