Toujours président du GPDA bien qu’il ait depuis longtemps arrêté sa carrière en F1, Alexander Wurz parle souvent aux pilotes et est ainsi en contact régulier avec eux. Le grand Autrichien a ainsi une opinion éclairée à apporter sur la situation de son ami Sebastian Vettel, qui a fait l’actualité de ces dernières semaines.
Selon lui, si Sebastian Vettel a quitté Ferrari, ce serait avant tout à cause de l’environnement délétère de Maranello, peu propice à l’établissement de conditions de travail saines.
« Sebastian est un ami, mais je ne l’ai pas vu venir » avoue l’ancien pilote Benetton et Williams F1 pour commencer.
« Il abat ses cartes de manière toujours très discrète. »
« Si vous regardez l’histoire de Ferrari, durant les premiers mois, vous avez tout ce grand amour, toutes les émotions qui en découlent, tout ce qui rend Ferrari si belle. »
« Mais à un moment donné, même avec Fernando Alonso, il semble que tout le système vous fasse plonger dans le burnout. Peut-être que l’amour n’est plus là, et cela semblait se produire. Mais Sebastian ne m’a pas parlé de ça. »
Selon Wurz, la passion de la course des tifosi n’est pas un avantage in fine : car elle se transforme souvent en pression monstre…
« Il y a plus que la passion de la course. Il y a vraiment une pression nationale sur vous et les pilotes passent par là. »
« Ferrari est très exigeante envers les pilotes, ils vous aiment vraiment si vous les poussez à aller de l’avant, mais si le succès n’arrive pas, cela se retourne soudainement contre vous et ils protégeront aussi leur héritage. »
« Il y a toujours des frictions, et pas seulement pour les pilotes, ils ont aussi changé de directeur d’équipe au fil des ans. Et je pense que cela vient de l’influence extérieure, mais aussi du style de vie. Ce mélange semble être délicat. »
Pourtant, Michael Schumacher et Jean Todt avaient réussi à faire triompher la Scuderia… Mais selon Wurz, il s’agirait de l’exception qui confirme la règle.
« Nous nous rappelons de l’époque de Schumacher, Ross Brawn, Jean Todt, ce groupe était si fort, il a pu réussir, et pouvait mettre au loin toute cette pression italienne, peu importe comment vous voulez l’appeler. »
« Depuis qu’ils sont partis, Ferrari est en-deçà de ses propres attentes. »
Sebastian Vettel pourrait peut-être, en cas de surprise, rebondir chez Mercedes, si Lewis Hamilton ou Valtteri Bottas n’étaient pas prolongés. Mais Wurz ne parierait pas sur cette hypothèse.
« Je pense que si je devais parier, ils devraient garder leur line-up actuel, car il s’est révélé très productif. Les deux pilotes fonctionnent très bien ensemble. Le reste, c’est du débat médiatique. »