Suite au drapeau rouge lors des qualifications de Formule 1 (accident de Kvyat), la course longue de cet après-midi est retardée de quinze minutes, avant que l’heure de départ ne soit encore une fois repoussée à presque 16 heures. Après l’averse durant les qualifications de la F1, la piste est maintenant bien sèche et les pilotes partent en pneus secs. Evans (10è) et des pilotes du fond de la grille (tels que Canamasas ou Binder, ce dernier remplaçant Matsushita, banni de cette course suite à ses re-starts à Bakou) partent en pneus ultra tendres.
Les deux PREMA de Giovinazzi et Gasly s’élancent mieux que le poleman Sirotkin et prennent la tête. Sirotkin essaie de reprendre la deuxième place un peu plus loin mais Gasly résiste. Dans le même temps, au premier virage, Canamasas ne semble pas se rendre compte que les pilotes devant lui freinent pour négocier le virage et escalade Malja et Jeffri à pleine vitesse : Jeffri et Canamasas abandonnent mais Malja peut continuer.
Devant, tour après tour, Gasly enchaine les records et il met la pression sur son coéquipier : à l’entame du sixième tour le Français utilise le DRS pour dépasser l’Italien au premier virage. Mais Giovinazzi ne lâche rien et tente de repasser au deuxième virage, en vain. Gasly parvient ensuite à s’échapper et à se mettre hors de portée de son coéquipier. D’autres batailles ont lieu dans les points : Rowland dépasse Kirchhofer et Markelov double Lynn. Les pilotes en pneus ultra tendres s’arrêtent rapidement aux stands (entre le neuvième et le onzième tour).
La pluie arrive
Au treizième tour, Marciello arrive enfin à doubler Ghiotto. Deux tours plus tard, la pluie fait son apparition au deuxième virage. La pluie s’intensifie sur cette partie du circuit les tours suivants alors que la piste reste sèche ailleurs. Pic tente un pari et passe en pneus pluie. Grosse surprise au 18è tour quand Pierre Gasly, leader, sort dans les graviers au virage 3 et y reste coincé ! Lynn passe aussi dans les graviers et évite le Français. La voiture de sécurité entre en piste pour permettre de dégager la PREMA. Certains pilotes en profitent alors pour mettre les pneus pluie : c’est le cas de Nato, Lynn, Kirchhofer et King par exemple.
Au moment où la voiture de sécurité rentre aux stands Giovinazzi est en tête devant Sirotkin, Marciello, Ghiotto, Markelov, Rowland et Armand. Ils sont les seuls à n’avoir pas encore changé de pneus. Nato, huitième, est le premier pilote à être en pneus pluie. Rowland profite des conditions difficiles pour nous montrer son talent et dépasse Markelov et Ghiotto. Marciello est aussi très à l’aise : il double Sirotkin puis s’empare de la tête de la course le tour suivant dans la partie pluvieuse du circuit.
Pendant ce temps, les pilotes en pneus pluie ne sont pas du tout dans le rythme et perdent beaucoup de temps. Sirotkin, Markelov et Rowland sortent trop large dans une virage et Ghiotto en profite pour gagner trois places ! Au 25è tour, Giovinazzi réussit à reprendre la tête de la course. Les huit premiers pilotes se livrent une magnifique bagarre alors que Nato est déjà à 30 secondes du leader.
Le ciel est très menaçant, et au 28è tour Kirchhofer remet involontairement les écarts à zéro en partant en tête à queue et calant en plein milieu de la piste : la voiture de sécurité revient en piste et tous les premiers qui étaient en pneus secs effectuent leur premier arrêt pour mettre les pneus pluie. Marciello en profite pour dépasser Giovinazzi grâce à un arrêt de son équipe Russian Time plus court.
Course interrompue
Nous sommes toujours sous le régime de voiture de sécurité et l’arrêt de Markelov est - contrairement à celui de son coéquipier - un peu long. En sortant des stands, le Russe manque son virage et plante sa voiture dans les barrières de l’allée des stands, embarquant au passage des panneaux publicitaires. Probablement à cause des débris, le drapeau rouge est sorti alors qu’il reste dix tours. Le classement est alors incroyable : Armand est en tête devant Evans, Gelael, Eriksson et Binder. Armand est d’ailleurs devant la voiture de sécurité dans les stands et est sous investigation pour l’avoir doublée. Après visionnage, Armand a en effet doublé plusieurs voitures avant de dépasser la voiture de sécurité au début de l’allée des stands !
Reprise de la course
A 17 heures, la course est relancée sous voiture de sécurité pour les dix derniers tours. Il ne pleut plus et les pilotes ont de nouveau pu changer de pneus. Binder, cinquième, et Giovinazzi calent dans l’allée des stands au moment de repartir, perdant tout l’avantage de leur belle course. Armand reçoit sa pénalité : un stop and go de dix secondes. Après avoir pu repartir sur quelques mètres, Giovinazzi cale de nouveau dans la sortie de l’allée des stands, et la voiture de sécurité reste par conséquent en piste plus longtemps que prévu, car les commissaires de piste n’arrivent pas à dégager la PREMA. Enfin, les commissaires arrivent à faire rouler la PREMA en arrière et Binder peut reprendre la piste... avec plusieurs tours de retard.
La course reprend pour de bon au 33è tour, avec les deux Campos devant. Ca se bagarre dur dans le peloton pendant qu’en tête, Evans enchaine les meilleurs tours en course. Marciello semble un temps en mesure de dépasser Gelael, mais l’Indonésien en gardait sous le pied et réussit à reprendre de la marge par rapport à l’Italien. Derrière, Eriksson et Rowland se livrent une belle bataille.
Mitch Evans remporte cette course complètement folle devant son coéquipier Gelael : Campos semblait en grandes difficultés en début de saison, et les voilà qui signent un doublé inattendu grâce aux conditions de course. Les deux étaient en effet partis en pneus ultra tendres et n’ont pas passé les pneus pluie. Marciello est troisième devant son compatriote Luca Ghiotto. Eriksson est cinquième devant Rowland et Nato. Sirotkin termine huitième et partira en pole position demain. Malja est neuvième mais est sous investigation pour avoir doublé la voiture de sécurité. King finit dixième devant Pic.