Faire triompher Audi sera la mission première de Benoît Tréluyer et de ses équipiers André Lotterer et Marcel Fässler sur le sol chinois. Ensuite, viendra l’heure des comptes avec peut-être un titre de Champions du Monde à la clé. Veillée d’armes !
Benoît Tréluyer n’est pas resté en Asie après les dernières 6 Heures de Fuji. Fidèle à lui-même, il a préféré rentrer en Europe pour recharger ses batteries en famille, et répondre à l’invitation de Xbox France pour le lancement du nouveau jeu Forza Horizon !
« Une version un peu « bad boy » de Forza Motorsport, lui étant plus axé simulation de course, performance et donc chrono. Forza Horizon, c’est la liberté des environnements ouverts, des courses sur routes et la folie du Festival Horizon tout en conservant l’ADN de la franchise Forza : la perfection de la conduite et le réalisme des véhicules.
Pendant une journée, au volant d’une R8 V10 sur les pistes du Bourget, j’ai donné des sensations à 80 journalistes et je me suis vraiment amusé. Présentation du jeu sous le Concorde, ouverture des portes de l’immense hangar, entrée sur la piste, virages à l’équerre… Pour une fois que j’avais le droit de taper dans les pneus, je ne me suis pas fait prier. Pour moi qui passe actuellement ma vie dans des simulateurs, ce fut un honneur de participer à ce lancement de jeu … »
Eh oui, après les tracés de Silverstone en Grande Bretagne, Interlagos au Brésil et de Sakhir au Bahreïn, c’est de nouveau dans un simulateur que Benoît a découvert celui de Shanghai avec ses virages serrés où il faut de la puissance à bas régime, et ses grandes courbes rapides qui privilégient la puissance à haut régime. Une piste dont certaines parties s’annoncent favorables à Audi et d’autres à son adversaire japonais.
« La chose qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est que l’on court pour un constructeur, martèle Benoît. Notre priorité avec André (Lotterer) et Marcel (Fässler), c’est de faire monter une Audi sur la plus haute marche du podium. On va tout donner pour gagner la course et après, après seulement, on fera les comptes pour le championnat « Pilotes ». C’est sûr que j’aimerais le remporter, mais s’il faut prendre des risques pour gagner la course, on les prendra. »
Leader du championnat du monde avant cette manche de clôture du FIA World Endurance Championship (WEC), le trio déjà vainqueur cette saison des 24 Heures du Mans, des 6 Heures de Silverstone et des 6 Heures de Bahreïn devra grimper sur le podium pour s’assurer du titre.
« Avec André et Marcel, nous ne sommes pas trois mais un ! Alors, évidemment, avoir un titre acquis ensemble, ça serait génial. Etre les premiers champions du monde Audi en Sport-Prototypes, être les premiers champions du Championnat du Monde d’Endurance renaissant, cela serait évidemment quelque chose de très fort. Ce serait également super pour les mécanos et les ingénieurs qui travaillent dur sur la voiture depuis le début de la saison… »
Très fort, mais peut-être pas aussi intense qu’une victoire dans la Sarthe comme le Français est le premier à le suggérer.
« Pour moi, et je pense que c’est la même chose pour mes équipiers, Le Mans reste la course la plus difficile au monde ! Le titre en WEC, honnêtement, ce n’était pas notre priorité cette année. Nous serions très fiers et très heureux de décrocher un titre de champions du monde, mais les 24 Heures restent les 24 Heures ! Cela n’aura pas le même impact ! Pour le moment, en plus, nous évitons d’y penser… On célébrera si le titre nous sourit, mais il convient de rester prudents. En sport auto, on sait très bien que rien n’est jamais acquis. »
Après les titres décrochés en Formule 3, Formule Nippon et Super GT, Benoît sait ce que veut dire remporter un championnat. Qu’importe l’enjeu, le cheminement est le même…
« Un championnat reste un championnat, répète-t-il. Le processus est le même, et le travail aussi. Maintenant, si nous parvenons à être titrés, j’imagine que la véritable prise de conscience aura lieu lors de la remise des prix de la FIA. Quand je me battais au Japon, c’était aussi contre des pilotes venus des quatre coins de la planète, mais ça n’avait pas le label mondial. Champion du Monde, ça claque, c’est un statut ! »
Jouer un championnat du monde n’est pas si courant dans une carrière du pilote, d’où aussi l’importance pour Benoît, André et Marcel de dédramatiser l’enjeu, de garder la tête froide. Quand on a le monde à portée de main, il ne faut pas trembler…