Dans la foulée de la manche sud-américaine du Championnat du Monde d’Endurance à Sao Paulo et de la deuxième place acquise, Benoît Tréluyer et ses équipiers André Lotterer et Marcel Fässler veulent souffler le « show » au Moyen-Orient. Avis de tempête !
Décidément, il se passe beaucoup de choses dans le Championnat du Monde d’Endurance renaissant dont le thermomètre ne cesse de grimper. Au Brésil, la dernière manche en date a été le théâtre du retour au sommet de la firme Toyota dont c’était la première victoire depuis son « come-back » dans la discipline. « Nous sommes déçus de ne pas nous être imposés mais nous savions que Toyota allait bien finir par en gagner une avant la fin de la saison, souligne Benoît Tréluyer alors que se profile déjà l’antépénultième manche du WEC 2012. Arriver aussi rapidement à un aussi haut niveau de performance est le signe que l’écurie a fait de l’excellent travail. Le championnat « Constructeur » est déjà acquis pour Audi, nous sommes en tête de celui des « Pilote », tout va donc très bien mais il y a une petite déception. Ce qui arrive est très bien pour l’intérêt du championnat, mais nous allons tout faire pour reprendre la première place dès Bahreïn. »
Comme les courses vont s’enchaîner à un rythme soutenu d’ici à la huitième et dernière manche du championnat le 28 octobre à Shanghai, la lutte pour la plus haute marche lors des trois derniers rounds s’annonce palpitante. Ce qui est loin de déplaire au Français. « Nous nous attendons à une fin de saison disputée. »
Sur le tracé d’Interlagos que le natif d’Alençon et ses équipiers découvraient, c’est en grande partie sur l’expérience que tout s’est joué ! « Nous savions que la Toyota était rapide, explique Benoît, mais nous pensions aussi être mieux ! Nous étions bien dans les séances d’essais et nous avons fait des choix stratégiques en termes de réglages et de pneus qui, pensions-nous, allaient bien fonctionner. Certes, avec sa forte charge aérodynamique, la Toyota avait peut-être un petit avantage sur le revêtement assez lisse d’Interlagos, mais il nous a manqué l’expérience des lieux. Comme celle acquise par Toyota en F1 ! »
Le trio s’est qualifié sur la deuxième ligne lors des essais qualificatifs derrière le Brésilien Lucas di Grassi, capable de tirer profit de la plus grande agilité de la R18 Ultra sur ce tracé qu’il connaît parfaitement. « Nous avons manqué de roulage car nous avons dû nous partager le volant pour apprendre le tracé. », ajoute Benoît.
En mesure de doubler Allan McNish - qui avec Tom Kristensen est le principal adversaire du trio au championnat - en début de course, Benoît s’accrochait aux basques de la Toyota. « Le premier relais s’est bien déroulé mais la température des pneus était trop élevée lors du deuxième. Nous perdions du temps et avons préféré anticiper le premier arrêt avec l’espoir que Marcel (Fässler) puisse faire son double relais sans problème. Il a fait un très bon boulot lors de son premier relais, mais cela a ensuite été plus compliqué après l’intervention de la voiture de sécurité. »
Si la deuxième place acquise aux 6 Heures de Sao Paulo leur permet d’accroître leur avance en tête du championnat du monde, les 6 Heures de Bahreïn, le 29 septembre prochain, sur le circuit de Sakhir seront un exercice périlleux pour le trio vainqueur des dernières 24 Heures du Mans, à la fois contraint d’attaquer pour battre Toyota et d’assurer pour ne pas laisser passer de gros points au championnat !
« Sakhir est un tracé technique qui nécessite là encore de bons appuis aérodynamiques, avance Benoît qui n’aura que deux jours de simulateur pour découvrir ce circuit réputé pour son manque de grip à cause du sable souvent projeté sur la piste. Nous allons faire de notre mieux sans prendre de risque ! »
Lors du dernier week-end de septembre, il ne sera donc pas question pour le leader du championnat du monde et ses équipiers de prêcher dans le désert. C’est avec la couronne encore un peu plus accrochée sur sa tête que le trio espère revenir du Bahreïn…