Benoît Tréluyer, André Lotterer et Marcel Fässler étanchent leur soif de victoires au Royaume de Bahreïn. Sur le circuit de Sakhir, aucun grain de sable n’est venu enrayer la progression triomphale du trio pour qui la couronne mondiale n’est plus un mirage…
Benoît Tréluyer se souviendra longtemps de son premier périple au Moyen-Orient, parce qu’il restera à jamais synonyme de victoire et, aussi, parce qu’il aura été séduit par la chaleur des Bahreïni et ravi de l’accueil réservé au petit monde du WEC par le circuit de Sakhir.
« Une bonne surprise, note le Français. N’ayant jamais disputé de course au Moyen-Orient, je ne savais pas trop à quoi m’en tenir et je dois avouer que j’ai été assez séduit. Infrastructures de qualité, accueil très chaleureux, j’ai vraiment apprécié. Le barbecue organisé dans le paddock le mercredi soir fut, par exemple, un vrai moment de bonheur. Il est assez rare que tous les acteurs du WEC se retrouvent ainsi. J’ai trouvé l’initiative vraiment sympa de la part des organisateurs. »
Cet enthousiasme, le double vainqueur des 24 Heures du Mans l’exprimait aussi à l’égard du tracé dont le complexe des stands évoque une oasis, alors que le reste s’enfonce dans le désert.
« Pour un circuit dit de nouvelle génération, je dois avouer qu’il est agréable et sélectif. L’enchaînement rapide que constituent les virages 11, 12 et 13 est un vrai bonheur au volant d’un sport-prototype. D’entrée, je me suis senti bien. Tellement à l’aise, que je signe mon meilleur temps du week-end lors de mon troisième tour ! »
Comme il avait été préalablement décidé, c’était à Marcel Fässler que revenait cette fois la tâche de qualifier la R18 e-tron quattro n°1.
« Surpris par le grip des gommes neuves, Marcel braquait trop tôt dans un virage, touchait un cône et provoquait un drapeau rouge. Il rentrait au stand, puis effectuait deux tours rapides par la suite, qui lui permettaient de s’approcher à 7/100e du meilleur temps réussi par Allan McNish. Pas mal ! Sans ce petit cône au virage 1, la pole était à sa portée. »
Dans le sillage de l’Audi n°2 en début de course, Marcel ne tardait pas à prendre l’ascendant sur la voiture soeur, puis à creuser l’écart.
« La chaleur a rendu la course très difficile, souffle Benoît ! En WEC, nous ne sommes pas rompus à de telles températures. Toutefois, nous avons moins souffert que la voiture concurrente. En fait, nous avons juste changé le capot avant par précaution car nous avions perdu un peu de charge aéro. Malgré la chaleur étouffante, André (Lotterer) a tout de même tenté un double relais, mais il était vraiment rincé en sortant de la voiture. A partir de là, nous avons décidé d’assurer avec des relais simples. Après une Safety Car, nous nous sommes aperçus que nous pouvions éviter un ravitaillement en essence. André a donc économisé du carburant après la neutralisation, et j’ai fait de même lors de mon relais. Malgré tout, nos temps étaient encore très bons ! »
Au terme de la sixième heure, c’est pour la troisième fois de la saison que Marcel Fässler, André Lotterer et Benoît Tréluyer coupaient la ligne en vainqueurs.
« Fidèle à notre stratégie, nous avons tenté de faire de notre mieux tout en étant très prudents dans le trafic, conclut le Français. Nous coupons la ligne en vainqueurs et nous augmentons notre avance au championnat « Pilote », ce qui nous permet d’aborder les 6 Heures de Fuji avec confiance ! »
Sur celle qu’il appelle lui-même sa « terre d’adoption », Benoît aura à cœur de renouer avec les fans Japonais qui l’ont tellement soutenu par le passé. Après le sable du désert, ce sont les neiges éternelles qui attendent les nouveaux Rois de Bahreïn.