Six mois après la finale des GP2 Asia Séries où il avait fait forte impression, Nathanaël Berthon a retrouvé le volant de la Dallara Renault pour deux journées d’essais probantes, à Jerez de la Frontera. Bilan d’un retour remarqué qui en appelle d’autres.
Êtes-vous heureux de retrouver les GP2 Séries ?
Oui car j’avais le sentiment de ne pas avoir mis un point final à mon histoire avec cette voiture après Imola où j’avais été compétitif mais accablé par la malchance. Heureux car je suis également mieux préparé que l’année dernière pour relever ce défi qui n’est pas à sous-estimer ! La voiture est puissante, très réactive et on sent le plus petit de ses 600cv !
Comment s’est monté ce projet d’essais à Jerez de la Frontera ?
On y travaille depuis un moment mais ma priorité reste la Formula Renault 3.5. Je veux terminer mon championnat sur une bonne note. Peter Collins connaît bien Paul Jackson [ndlr : directeur d’iSport International] et j’ai de très bonnes relations avec Fred Vasseur [ndlr : directeur de Lotus ART]. Les deux écuries souhaitaient rouler avec moi et l’accord s’est fait le plus simplement du monde.
Ces deux équipes ont un palmarès étoffé en GP2 Séries. Ça facilite certainement le travail mais la pression doit être plus élevée également...
Ça aide, c’est une certitude. Ce sont deux écuries ultra professionnelles et c’était une expérience, ou plutôt deux expériences très enrichissantes. Les ingénieurs ont beaucoup dialogué avec moi et les deux journées ont été très instructives, d’un côté du point de vue du pilotage de la voiture, de l’autre sur l’ingénierie. Les approches étaient différentes et complémentaires.
Quel retour vous ont-elles donné ?
Les deux ont été très satisfaites. Nous n’avons pas cherché la performance mais surtout le développement de la voiture. J’ai effectué trois simulations de course en deux jours et je peux vous dire qu’on les sent passer au volant de cette voiture et par cette chaleur ! Mais je n’ai pas commis de faute et j’étais dans le coup physiquement et mentalement même si j’ai conscience de pouvoir faire mieux. Bien que notre préoccupation était le développement, le 7ème meilleur temps de la seconde journée ne gâche rien.
Les automatismes sont-ils rapidement revenus ?
Les automatismes oui, mais par contre les pneus ont énormément changé ! J’ai passé une année de compétition avec les Michelin et les Pirelli ont beaucoup évolué depuis mon dernier roulage, à Imola. En plus, les pneus utilisés à Jerez avaient été spécialement conçus pour ces essais. J’ai encore un peu de mal à cerner le comportement des pneus neufs et à les exploiter au maximum mais j’apprends vite et c’est très excitant.
Quel est le bilan par rapport à la dernière course d’Imola ?
Je suis bien plus à l’aise dans l’auto ; ça se sent dans mon feedback et sur mes sensations. Je suis mieux préparé et je subis moins la voiture. J’ai travaillé sur des configurations totalement différentes, avec toutes les quantités d’essence possibles et avec des pneus en plus ou moins bon état. C’est extrêmement enrichissant.
L’auto a-t-elle beaucoup évolué après une saison de compétition en GP2 Main Séries ?
Les écuries ont énormément travaillé. La voiture n’a rien à voir avec ce qu’elle était en début d’année ! Les pneus ont une grande influence sur son comportement mais j’ai également eu la sensation que le train avant était plus lourd. La voiture est beaucoup plus stable, on sent que la balance est bien meilleure et que les équipes ont fait un gros travail.
A vous écouter, on aimerait que l’expérience se prolonge. Serez-vous présent aux essais de Barcelone en octobre, après avoir disputé la finale de la Formula Renault 3.5 ?
Oui, et c’est une grande satisfaction. Je n’en dirai pas plus pour l’instant. Mais place à la FR3.5 ! C’est la prochaine étape, c’est un magnifique championnat et je suis très motivé pour retrouver le niveau de performance de Silverstone où j’étais monté sur le podium.