A moins de trois mois du coup d’envoi du Championnat du Monde des Voitures de Tourisme (FIA WTCC), qui sera donné à Marrakech les 12 et 13 avril, Citroën Racing intensifie la mise au point de sa C-Elysée WTCC.
Après la phase de développement, Sébastien Loeb, José-María López et Yvan Muller sont maintenant concentrés sur les réglages qui seront utilisés en course.
Xavier Mestelan-Pinon, directeur général-adjoint et directeur technique de Citroën Racing, fait le point sur le défi auquel s’est attaqué l’équipe octuple Championne du Monde des Rallyes.
Pouvez-vous rappeler les grandes phases du projet C-Elysée WTCC jusqu’à ce jour ?
« Au cours de l’hiver 2012, nous avions transformé une DS3 WRC en véhicule laboratoire, afin de répondre aux questions que nous nous posions sur le fonctionnement d’une voiture de tourisme. Ce travail préalable nous a permis d’être plus efficaces lors de la conception de la C-Elysée WTCC, qui a fait ses premiers tours de roues mi-juillet 2013. Jusqu’à la fin de l’année dernière, nous avons amélioré les performances et la fiabilité de la C-Elysée WTCC en la faisant évoluer avec de nouvelles pièces. Depuis le début de l’année, la définition technique est quasiment figée et nous nous concentrons sur l’exploitation pure. Les gains s’effectuent en travaillant sur les réglages, les pneumatiques et sur l’utilisation de la voiture par le pilote. »
Sur quels circuits avez-vous roulé ?
« Plutôt que d’utiliser systématiquement les circuits du championnat, nous avons cherché des pistes qui soient représentatives de tout ce que l’on peut rencontrer au cours d’une saison. Ainsi, nous avons été au Hungaroring et à Monza, deux tracés on ne peut plus opposés. En début d’année, notre partenaire Abu Dhabi nous a donné l’opportunité de rouler à Yas Marina. Nous avons profité de températures plus douces qu’en Europe, mais nous avons également eu de la pluie ! »
Quels ont été les principaux enseignements de la phase de développement ?
« Avec la nouvelle réglementation technique du FIA WTCC, tous les paramètres changent. Les voitures 2014 sont plus larges, plus légères, plus puissantes… Même un pilote aussi expérimenté qu’Yvan Muller manque de références ! Nous avions évidemment perçu l’importance de l’aérodynamique, mais nous n’avions pas imaginé à quel point ce serait prépondérant. Nous avons beaucoup travaillé ce domaine, avec du calcul en CFD, puis quelques séances de soufflerie. Le package final n’a pas encore été vu en piste, nous ne le monterons que lors de nos derniers essais avant le début de la saison. »
L’aérodynamique n’est sans doute pas le seul domaine dans lequel vous avez progressé ?
« Effectivement, chaque point a nécessité une attention complète. Si nous prenons l’exemple des suspensions, nous avons commencé à définir leur géométrie en partant de ce que nous connaissions de plus proche : la Xsara Kit-Car, une traction conçue pour l’asphalte. Pour autant, la vitesse ou les obstacles rencontrés par les deux véhicules sont très différents. Nous avons donc un peu ‘jardiné’ avant de parvenir à l’efficacité et à la fiabilité souhaitées. Sur le plan de la motorisation, notre tâche a été plus aisée. Le moteur de la C-Elysée WTCC est une évolution de celui conçu pour la DS3 WRC et qui est exploité pour la quatrième saison en rallye. Certaines technologies, comme le ‘fresh air’, sont moins sensibles en circuit et nous sommes vite arrivés à un résultat satisfaisant. Même avec la cinquantaine de chevaux supplémentaires, nous n’avons pas rencontré de problèmes de fiabilité majeure. »
Quelles sont les prochaines échéances ?
« Nous avons programmé trois séances d’essais d’ici le début du championnat. Sur une d’entre elles, nous mettrons en piste deux C-Elysée WTCC pour emmagasiner un maximum d’expérience – notamment au niveau des pneumatiques – et faire rouler Seb, José-María et Yvan. Ces tests permettront aux couples pilotes / ingénieurs de se roder. Nous chercherons également à valider nos méthodes de travail, nos outillages et tout ce qui fait la spécificité de la discipline. »
Quand la Citroën C-Elysée WTCC sera-t-elle homologuée ?
« Nous la présenterons à la FIA au milieu du mois de mars. Après ce stade, un certain nombre de composants sera figé, et nous ne pourrons les modifier qu’en utilisant des jokers, selon le système que nous connaissons bien en rallye. Au-delà de ces règles, nous cherchons à préparer une voiture qui soit performante et fiable dès la première course. En onze semaines, nous allons enchaîner les sept meetings européens du calendrier. Il faudra être prêt dès Marrakech ! »