L’équipe Signatech-Nissan ne reprendra la piste que le mois prochain pour les 6 Heures de Silverstone, quatrième manche du Championnat du Monde d’Enduance. Avant cela, deux pensionnaires du team de Philippe Sinault étaient présents au Mans Classic à l’invitation de Nissan, avec Franck Mailleux et Jordan Tresson. Depuis les 12 Heures de Sebring, le trio Mailleux/Lombard/Tresson n’est guère verni comme on a aussi pu le voir à Spa puis au Mans avec une 9ème place finale (LMP2) pour l’équipage de la ORECA 03 #23. Avant le rendez-vous britannique, Franck Mailleux revient sur les trois premières courses de la saison, mais aussi sur la poursuite du championnat, son rôle de « coach » avec deux pilotes de la GT Academy, mais aussi sur le Championnat du Monde d’Endurance.
Laurent Mercier : Franck, commençons par les 12 Heures de Sebring. La saison ne pouvait pas plus mal débuter...
Franck Mailleux : « A Sebring nous avions une très belle carte à jouer surtout que le team connaissait l’épreuve pour y avoir participé en 2011. Le rythme des courses américaines est différent de ce que l’on peut connaître en Europe. Il faut bien gérer les neutralisations. Nous étions dans une bonne position pour bien figurer, et Olivier est sorti de la piste sur de l’huile. Il n’y avait rien à faire. C’est décevant car la première course lance la dynamique de la saison et Sebring a mis tout le monde dans le jus. L’équipe a pris un coup sur la tête car il y avait un bon coup à jouer. »
La malchance s’est poursuivie à Spa...
« Malheureusement les courses se suivent et se ressemblent. Nous avons connu une crevaison dès le premier tour, ce qui fait que la suite a été un peu plus compliquée. Jordan a enbsuite commis une petite erreur après avoir bouclé deux superbes relais. Cela fait partie du processus d’apprentissage. Nous étions sur une bonne stratégie qui était de ne pas faire de splash en fin de course, ce qui nous aurait à coup sûr placé sur le podium. La stratégie de l’équipe était bonne, mais c’est quelque chose qui ne se voit qu’à la fin. »
Le résultat aux 24 Heures du Mans n’a guère renversé la situation...
« Là encore la stratégie était bonne en faisant un tour de plus que les autres. Nous avons juste été un peu surpris de l’usure des pneus, la pluie du début ayant quelque peu changé la donne. L’équipe a modifié la stratégie à l’issue de mon premier triple relais. En réajustant le tout, on remontait fort. Nous étions au quatrième rang, tout près de la troisième place. Le package global est bon, mais cela ne fait pas tout. En essais nous avons cherché au maximum les réglages qui conservaient les pneus au maximum. L’équipe travaille beaucoup sur la constance, sachant que les deux ORECA 03 n’ont connu aucun problème en course. »
Il va donc falloir miser sur la seconde partie de saison ?
« Sur des courses de 6 heures, la stratégie paie un peu moins car nous devons rouler à trois. A ce sujet, c’est un peu dommage de devoir rouler à trois pour des courses de 6 heures. Tout se joue en fait sur le splash de fin de course. A part Silverstone, je ne connais pas les circuits qui suivront. Il va donc falloir regarder des vidéos et des caméras embarquées. Nous allons tout miser sur la seconde partie de saison. »
L’an passé tu roulais avec Lucas Ordonez et maintenant avec Jordan Tresson. La GT Academy a montré le potentiel de ces deux jeunes ?
« Ils sont tous les deux impressionnants d’adaptation et Jan (Mardenborough) devrait suivre leurs pas. Ils sont passés de la Playstation à un programme Nissan, ce qui n’est pas rien. Ils roulent beaucoup et ils apprennent vite. Une bonne partie des sélections se fait sur une voiture réelle, ce qui montre que le potentiel est déjà là. Ils ont le bon état d’esprit pour progresser rapidement. Eux m’aident à avoir la bonne technique pour GT5 (rires). J’apprécie de plus en plus le jeu avec un volant. »
Quel premier bilan tires-tu de ce Championnat du Monde d’Endurance ?
« Il faut voir ce que va donner l’implication des constructeurs. La catégorie LMP2 est la plus belle en action, mais il n’y a pas de vrai titre de Champion du Monde. Il y a bien un trophée Equipes, mais rien pour les pilotes. Le WEC peut devenir une très belle plate-forme globale avec des courses dans le monde entier. Les 24 Heures du Mans sortent du lot en tant que course majeure de la saison. Il va aussi falloir voir le coût pour les équipes privées qui ne disposent pas du même budget que les constructeurs. La catégorisation des pilotes est également un point à surveiller car on ne peut pas accepter n’importe quoi comme association. Avec Olivier et Jordan, je pense que nous sommes dans la bonne philosophie du LMP2 avec un professionnel, un jeune et un rookie. »