Jari-Matti Latvala parle de son succès lors du Rallye de l’Acropole, sa première victoire avec Volkswagen Motorsport.
Qu’avez-vous ressenti dimanche une fois acquise votre première victoire avec Volkswagen ?
JML : Je me sentais vraiment bien ! Une très belle satisfaction. J’ai commencé ma saison avec un accident spectaculaire. Volkswagen a dû se demander quel genre de pilote j’étais. Finalement, j’ai réussi à apporter cette victoire à l’équipe, après quelques semaines difficiles.
Pensez-vous avoir réussi à prouver quelque chose ?
J’espère. Il y a encore beaucoup d’autres rallyes à venir et pour le championnat, ce sera très intense. Nous avons besoin de davantage de résultats positifs. Je suis très content de ma prestation le week-end dernier, avec une bonne stratégie.
Avez-vous pris des risques dans les premières spéciales ?
Je pense que lors de ce rallye il faut rouler à environ 90% de la limite. On peut parfois être à 100 % mais pas tout le temps, la voiture ne le supporterait pas. Il y a des zones où il faut relâcher la pression et ce sont des passages que l’on a notés dans le carnet de route. Nous avons calculé les passages intermédiaires qu’il fallait, même si les passages n’avaient pas l’air incroyables. Mais nous avions 40 secondes de retard après la première spéciale.
Avez-vous ressenti la pression en tant que leader ?
Je n’ai pas trop pensé à ça avant dimanche matin. Samedi, on prenait les spéciales les unes après les autres. C’est dimanche que je me suis rendu compte qu’on y était presque et que ça m’a fait quelque chose.
Aucun « Jari-Matti’s time » à signaler ?
Si, deux. Dans la première spéciale, au bout de trois kilomètres, j’ai tiré tout droit pour éviter de toucher quelque chose. On a perdu 14 secondes dans l’opération. Dans la quatrième spéciale, il y avait une portion en descente, dans laquelle j’allais trop vite. Il y avait une zone de freinage en descente dans un droite-gauche. Je suis trop allé sur la droite et ça m’a envoyé sur la gauche puis sur la droite. J’ai eu beaucoup de chance. J’ai dit à Mikka : ‘Ok, on a eu beaucoup de chance, on n’en aura pas une deuxième’.
Vous revenez dix ans après en Grèce, et vous vous imposez pour la première fois ici…
J’avais 18 ans, c’était ma première fois dans une Focus WRC. J’étais très nerveux. J’avais fait le shakedown avec Colin McRae, Tommi Makinen et Petter Solberg. Le rallye a débuté et les conditions étaient vraiment très difficiles. Le deuxième jour, j’étais vraiment très fatigué, j’avais envie de dormir dans la voiture ! Je n’étais pas prêt pour un rallye aussi exigeant physiquement. J’adorais conduire mais je n’avais aucune idée du travail des réglages. Je ne connaissais rien de la voiture. Je ne faisais que piloter.
Lors du dernier passage au parc d’assistance, je me souviens bien. Il y avait encore trois spéciales à faire. On était dixième et Malcolm Wilson me disait d’y aller mollo. J’avais du mal à aller au bout. J’étais neuvième derrière Didier Auriol, avec une seconde de retard, dans la dernière spéciale. C’était énorme pour moi. Je profitais de chaque moment. Ca fait du bien de s’en rappeler. Je ne suis plus jeune comme je l’étais. J’avais reçu le prix des spectateurs. Mon style de conduite était sauvage. Je ne pouvais pas piloter droit, tel un bon Scandinave…