Désarçonné par sa monoplace des GP2 Series lors de la première course hongroise dont il était ressorti avec une fracture à une vertèbre, Jules Bianchi s’est remis en selle à Monza en s’adjugeant sa troisième pole position (record de la saison) et un quatrième podium qui lui permettent de briguer une place sur le podium final de l’antichambre de la F1, le 14 novembre à Abou Dhabi. Le néophyte de l’Equipe de France FFSA Circuit se porte bien !
Quelles ont été les causes exactes de votre blessure au dos ?
J’ai fait un tête-à-queue au premier virage de la première course en Hongrie. Je me suis retrouvé en marche arrière au milieu de la piste, et sans crash-box car Clos me l’avait arrachée lorsque j’étais en tête-à-queue, puis Ho-Pin Tung m’a percuté de face.
Quel a été le diagnostic du service de traumatologie de Budapest ?
Une vertèbre fracturée et une fêlée au niveau des lombaires.
Quel était le programme de rééducation ?
Un repos complet pendant dix jours à la suite d’une opération chirurgicale. Une fois revenu en France, mon physio m’a rejoint pour que je puisse commencer ma rééducation chez moi. Le programme était léger au début car on devait avant tout voir où j’en étais. Mais on a rapidement vu que les dégâts n’étaient pas énormes et après cinq jours tout allait bien et on a pu faire un entraînement intensif jusqu’aux courses de Spa.
C’est la première fois que vous vous blessez au cours de votre carrière. Un apprentissage dont tout pilote se passerait !
Ça aurait pu être pire ! Ce sont les risques du métier. J’ai eu de la chance car ça aurait pu être plus grave, et c’est tombé à un bonne période. Au début c’est dur mais j’ai relativisé et j’ai pensé à l’avenir pour ne pas rester sur ce mauvais souvenir. J’étais bien entouré, ça compte énormément.
Vous êtes membre de la Ferrari Driver Academy. La Scuderia Ferrari vous a-t-elle accompagné dans cette épreuve ?
Oui bien sûr. Ils étaient là en Hongrie où beaucoup de gens de Ferrari sont venus me voir. Ça réconforte sur le moment ! Ils se sont tenus informés de tout ce que qui se passait pendant la convalescence et c’est important pour un pilote de se sentir suivi, de faire le point et de savoir que les résultats en dehors de la piste comptent également.
Comment vous êtes-vous préparé au retour à la compétition sur l’un des circuits les plus exigeants de la saison, à Spa-Francorchamps ?
Quelques jours avant le meeting de Spa, j’ai roulé à Fiorano avec une Formule Abarth. Juste pour voir si j’avais des douleurs en roulant car le simulateur ne permet pas de reproduire les mêmes vibrations que les vibreurs.
Les résultats de Spa ont-ils été à la hauteur de vos espérances ?
Non ! Je n’avais aucune appréhension comme beaucoup l’ont cru. Mais honnêtement, les conditions étaient particulières à Spa et on s’est trompé dans l’approche avant la course. Du coup je n’étais pas très à l’aise sous la pluie et les drapeaux rouges n’ont pas aidé. En course, c’était sec mais on avait pris une orientation qui ne convenait pas à mon pilotage et il était trop tard pour en changer.
Et puis deux semaines plus tard, à Monza, vous signez une pole position éclatante…
C’était ce qu’il fallait faire à cet instant précis et après les semaines qui précédaient ! Il aurait fallu gagner la course mais mon équipier, Sam Bird, a fait un meilleur travail.
Avec 13 points sur 20 possibles, vous signez votre meilleure performance d’ensemble à Monza. Pourtant, à Barcelone vous aviez signé la pole positon du premier rendez-vous de la saison. Avez-vous senti une progression, un déclic ou bien les circonstances de course dictent-elles la majeure partie du week-end.
C’est très progressif… en fait, j’attends le déclic ! Tout va bien sur un tour lancé mais je pense que je suis à la recherche de ce petit plus pour la course. Une fois que je l’aurai trouvé, ça ira mieux.
Avec trois pole positions en neuf meetings, vous êtes le plus pilote le plus véloce sur un tour lancé, ce qui est souvent très prisé chez les pilotes et les directeurs d’écuries…
C’est le gros point positif de la saison. On est très rapide en qualifications mais les points se marquent essentiellement en course et il faut maintenant apprendre à gagner des courses.
Vous pouvez encore monter sur le podium du championnat et même devenir vice-champion des GP2 Main Series. Serait-ce un lot de consolation ou une belle récompense pour une première année ?
Plus que ma position au championnat, je voudrais avant tout gagner une course et j’irai donc à Abou Dhabi pour finir le travail de Monza. Si tout se passe bien à Abou Dhabi, je serai sur le podium du championnat pilotes et ce serait un bon résultat compte tenu de ma courte carrière en monoplaces.
Que ferez-vous pendant ces deux mois qui séparent les courses de Monza de celles d’Abou Dhabi ?
Beaucoup de sport, un peu de repos et puis je ‘roulerai’ dans le simulateur. Je vais également prendre part à des événements pour des sponsors. Les deux mois vont vite passer car mon programme n’a pas beaucoup de temps morts !