Mathias Beche a connu une saison 2012 bien remplie avec un titre en European Le Mans Series (LMP2), une victoire aux 6 Heures du Castellet, une deuxième place aux 24 Heures du Mans (LMP2), une seconde place à Donington, une quatrième place au Petit Le Mans, puis pour couronner le tout une victoire de catégorie en Championnat du Monde d’Endurance à Shanghai. Force est de constater que l’année écoulée a été positive pour l’un des meilleurs pilotes d’une catégorie LMP2 considérée comme la plus relevée de la discipline. Le pilote suisse est présent au sein du Thiriet by TDS Racing aux côtés de Pierre Thiriet pour la deuxième saison consécutive, ce qui ne l’a pas empêché d’aller faire une pige en Blancpain Endurance Series sur une Ferrari 458 Italia du Kessel Racing, avant de clôturer la saison en FIA WEC sur la ORECA 03/ADR-Delta en compagnie de Tor Graves et John Martin. De quoi faire un bilan de saison complet.
Laurent Mercier : Mathias, quel est le bilan à tirer de cette saison ?
Mathias Beche : « Il aurait été difficile de faire mieux. Tous les objectifs ont été remplis, ce qui est assez exceptionnel en sport automobile. J’ai eu la chance d’avoir de bons coéquipiers. Le package Oreca-Nissan c’est montré cette saison très fiable et Le Thiriet by TDS Racing à préparé la voiture au mieux. Nous avons ramené le titre European Le Mans Series des Etats-Unis. La deuxième place décrochée aux 24 Heures du Mans était au-dessus de notre objectif initial, même si nous voulions faire quelque chose de beau pour notre première participation. Mon dernier défi de l’année était d’aller me frotter aux concurrents du FIA WEC. Le challenge était là aussi relevé, découvrant une nouvelle équipe et différentes manières de fonctionner. »
Après l’euphorie de la victoire du Castellet, l’annulation de Zolder a été une déception ? Sans compter une fin de saison tronquée...
« Disons que cela nous a permis de mieux préparer les 24 Heures du Mans et d’économiser une partie du budget. Nous ne savions pas ce qu’allait donner la suite du championnat européen. A Donington, la course a été très belle en LMP2 malgré un manque de GT. Il a ensuite fallu prendre la décision d’aller disputer le Petit Le Mans, ce qui n’était pas évident sur le plan financier. Il y avait beaucoup de pression car les points étaient doublés ce qui relançait complètement le championnat. »
L’expérience américaine s’est soldée par un meeting parfait ?
« C’était une expérience hors norme. OAK Racing a été compétitif et ils ont fait une course magnifique. Les pilotes ont mis la barre très haute, mais nous avons eu la fiabilité qui leur a fait défaut. La course a été très dure et éprouvante. En termes de réglages, nous n’avons pas eu ce que nous voulions en début de semaine. De plus, l’équipe n’était pas au complet compte tenu des World Series by Renault à Barcelone au même moment. Jacques (Morello) a été superbement remplacé. Il a fallu réorganiser les choses dans un timing sérré timing mais l’équipe s’en est sortie à merveille. »
Quel est ton sentiment sur le circuit de Road Atlanta ?
« Un circuit d’enfer ! La configuration est incroyable avec des virages en aveugle et un trafic important. L’ambiance américaine est folle. C’est un événement hors du commun, et toute l’équipe a adoré le déplacement. Ramener le titre dans les valises après tous les efforts fournis est vraiment génial. Ce déplacement américain a donné de l’élan à l’équipe pour sortir d’Europe. »
Le FIA WEC sera au menu de l’équipe en 2013 ?
« Le Championnat du Monde d’Endurance est toujours d’actualité, mais il faut pour cela réunir le budget nécessaire. Si je continue en LMP2 je donnerai toujours la priorité au Thiriet by TDS Racing. Mais est trop tôt pour annoncer quoi que ce soit. Tout le monde travaille dans ce sens. »
Au sein de l’équipage, Pierre (Thiriet) a franchi un nouveau cap cette saison ?
« C’est pour ma deuxième satisfaction de l’année. Nous avons débuté l’aventure ensemble après ses deux années en Renault Megane. Malgré son jeune âge, c’est un vrai gentleman avec des études en parallèle qui lui prennent pas mal de temps et un objectif professionnel. Il progresse à pas de géants. C’est quelqu’un qui peut aller très vite et lorsque les conditions sont plus difficiles, il se connait, sait assurer et lever le pied. Pierre ne commet pas d’erreurs et il n’est jamais sorti depuis le Paul Ricard l’année passée. Entre nous, il n’y a pas de guerre d’ego. Je sais qu’il ramènera la voiture à bon port et dans un bon état et c’est pareil pour lui. Il y a une grande confiance mutuelle et cela simplifie les choses. »
C’est la même chose avec Christophe (Tinseau) ?
« Christophe a amené son expérience des 24 Heures du Mans avec plus de dix participations au compteur. Au Petit Le Mans, il a parfaitement géré le trafic et son expérience des courses américaines a été un avantage pour nous. C’est quelqu’un de confiance et il nous fallait un pilote comme lui surtout sur un tracé comme Road Atlanta où il y a des pièges à chaque sortie de virage. »
On sent une saine ambiance chez Thiriet by TDS Racing...
« Avec Thiriet by TDS Racing, la relation est au-delà du professionnel. Il n’y a aucun problème d’ego au sein du team. Tout le monde sait ce qu’il a à faire et chacun pousse dans le même sens. Tout le monde est soudé. »
Rouler au Petit Le Mans t’a donné le goût de revenir rouler aux Etats-Unis ?
« Je n’écarte pas cette possibilité. Je suis un fan des courses à l’américaine. Il est vrai que j’aimerais bien prendre part aux 12 Heures de Sebring. J’avais déjà effectué des tests en Daytona Prototype et pourquoi pas disputer les 24 Heures de Daytona. J’espère que ma prestation au Petit Le Mans va m’ouvrir des portes. »
Quid du GT ?
« L’expérience en GT3 au Paul Ricard avec Kessel Racing a été positive. Je serai ravi de prendre part à un programme GT en parallèle. Ce n’est un secret pour personne que Thiriet by TDS Racing lorgne également du côté du GT3. En attendant d’en savoir plus, je serai au départ des 12 Heures d’Abu Dhabi sur une Ferrari 458 Italia GT3 du Kessel Racing en compagnie de Gino Forgione. »