Après un podium au pays de la samba et un passage remarqué dans le golfe persique, c’est au pays du soleil levant que Jean-Philippe Belloc entamait, le week-end dernier, la dernière ligne droite du Championnat du Monde d’Endurance. Et c’est sur un circuit à la fois totalement atypique et parfaitement inédit pour lui, que le pilote de Montauban s’apprêtait à aborder l’avant dernier rendez-vous de la saison.
« Le circuit de Fuji est un vrai casse-tête en termes de réglages. » expliquait Jean-Philippe après ses premiers tours de roues. « La première moitié du tracé, avec sa très longue ligne droite, est très rapide et plutôt intéressante. Quant à la deuxième partie, elle est un peu plus déroutante car très lente et sinueuse, avec une alternance de devers positifs et négatifs. Ainsi, sur un circuit aussi atypique, trouver un compromis en termes de réglages s’est avéré être un véritable défi. »
Un défi relevé avec brio par le trio français qui plaçait sa Corvette tout en haut de la hiérarchie dès la deuxième séance d’essais libres. Une domination du chronomètre qui allait se confirmer lors de la séance de qualifications. Avec un temps d’une minute 41 secondes et 386 millièmes, et plus de 3 dixièmes d’avance sur ses premiers adversaires, Jean-Philippe Belloc offrait, en effet, sa toute première pole position de la saison au Team Larbre compétition.
« Cette pole est une belle récompense pour tout le travail fourni par l’équipe dans son ensemble. » confiait le français. « Elle est d’autant plus importante qu’elle offre un point qui peut vraiment faire la différence dans notre quête de titre de Champion du Monde par équipe. »
Le lendemain, c’est avec le Mont Fuji en toile de fond que le Tarn et Garonnais s’installait sur la grille de départ. Et devant un public japonais particulièrement démonstratif, c’est avec autorité qu’il parvenait à conserver la tête de la catégorie GTE-AM à l’extinction des feux. « Le départ s’est globalement bien passé et j’ai réussi à éviter les écueils du premier virage. Cependant, je me suis rapidement aperçu que la performance n’allait pas être la seule clé de la course et que la dégradation des pneus allait jouer un rôle important. »
Contraint de prendre particulièrement soin de ses gommes, Jean-Philippe parvenait néanmoins à gérer son avance et à conserver ses adversaires à distance. C’est ainsi qu’à l’issue de son premier relais, il menait toujours la danse en catégorie GTE-AM. Mais c’était sans compter sur le retour de rivaux particulièrement coriaces, notamment en fin de course. « En cette fin de saison, le niveau du GTE-AM s’est vraiment étoffé et la course avançant, ils se sont montrés de plus en plus menaçants. Parmi nos adversaires directs, nous savions que la Ferrari du Krohn Racing avait un avantage non-négligeable en termes de consommation qui lui permettrait d’économiser un arrêt au stand par rapport à nous sur l’intégralité de la course. », ajoutait-il.
C’est ainsi qu’après plus de 2/3 de course, le trio Belloc/Bourret/Gibon se retrouvait entrainé dans une lutte de haut vol pour le podium. Et malgré une prestation impeccable de chacun des trois pilotes, c’est la 4ème place qui attendait finalement l’équipage français à l’arrivée. « Nous n’avons pas à rougir de ce résultat. Nous avons fait une bonne course sans commettre la moindre erreur. Chacun a parfaitement tenu son rôle mais aujourd’hui, nos adversaires étaient plus forts. Le résultat en lui-même est frustrant mais nous n’avons rien à nous reprocher. Et puis le plaisir était au rendez-vous et c’est très important », concluait Belloc avant de s’envoler pour la Chine.
Après avoir disputé 7 manches sur 3 continents, c’est la « perle de l’orient », Shanghai, qui accueillera, dans moins d’une semaine, l’ultime rendez-vous de ce tout premier millésime du WEC. Sur ce tracé qui accueille, depuis 2004, le Grand Prix de Chine de Formule 1, Jean-Philippe Belloc et ses coéquipiers iront, une fois encore, de découvertes en découvertes. Mais il en faut plus pour effrayer le Montalbanais. « Shanghai est un circuit typé F1 moderne, qui se rapproche de ce que nous avons pu connaître à Bahreïn. Nous ne devrions donc pas avoir trop de mal à trouver nos marques », explique-t-il. « Et même si nous ne maitrisons pas encore tous les paramètres de cette épreuve, ce qui est sûr c’est que nous allons tout faire pour élever encore notre niveau de performance afin de conclure cette saison par un nouveau podium. »
L’objectif est donc clair : après être déjà monté sur le podium à Sebring et à Interlagos, Jean-Philippe Belloc entend bien finir l’année en beauté !