Charles Pic a planté son drapeau au sommet du rocher de la principauté de Monaco. La deuxième victoire de la saison de GP2 Series du premier de cordée de l’Equipe de France FFSA Circuit à Monaco n’occulte pas l’ascension de son frère Arthur qui a obtenu une prometteuse 6ème place en Formula Renault 3.5 Series.
A circuit unique, préparation unique… et résultat unique pourrait être tenté de dire Charles Pic, vainqueur à Monaco en GP2 Series. Mais revenons aux fondamentaux. « Ce circuit est unique, c’est sûr » souffle Arthur Pic, membre de l’Equipe de France FFSA Circuit et protagoniste du championnat Formula Renault 3.5 Series, « C’était la première fois que j’y posais les roues et il y a forcément une appréhension lorsqu’on débute sur un tracé mythique qu’on a admiré avec des yeux d’enfant, les yeux rivés devant la télévision à suivre les exploits de ses idoles. Au début, c’est un peu frustrant, on est un peu sur la défensive, mais une fois qu’on s’y sent à l’aise, quel plaisir ! »
Préparation unique ? « Physiquement, il n’y a aucune contrainte supplémentaire, tout vient de l’aspect psychologique, de savoir que l’on roule devant les GP2 Series et la F1, de savoir qu’on foule un asphalte sur lequel se sont imposés les plus grands noms du sport, » poursuit Arthur. L’affect et la confiance auraient pourtant pu être bousculés ce samedi matin quand Sergio Pérez a écrasé sa Sauber F1 contre un mur de protection, heureusement sans conséquence. « C’est vrai, ça marque un peu les esprits. Quand on sort du tunnel la première fois après l’accident, on fait un peu plus attention en passant sur cette bosse qui est très déstabilisante au freinage. On relâche légèrement les freins… mais on ne prend pas une marge de sécurité ! »
Résultat unique ? « C’est sûr ! » confirme Charles à peine redescendu de la loge Princière. Vainqueur à Barcelone la semaine précédente, l’aîné de la famille Pic a doublé la mise au pied du casino de Monaco, et a remporté le jackpot. 8ème à l’issue de la première course qu’il avait débuté au 12ème rang, il a été le maître du jeu le lendemain. « Les essais libres étaient assez compliqués car j’ai sans cesse été pris dans le trafic. C’est simple, je n’ai pas réussi à faire un tour clair et j’ai fini dernier des essais libres ! » explique Charles. Il gagnait une quinzaine de places en qualifications mais n’était pas encore totalement rasséréné. « La 12ème place sur la grille de départ ne reflétait pas notre potentiel mais que faire contre le trafic ? » s’interroge Charles. Avec 26 voitures en piste qui ont toutes pour mission de ‘claquer’ un temps dans le bref laps de temps [30 minutes] qui leur est imparti, la mission devient presque impossible. « Honnêtement, je pense que la 4ème place était à notre portée, comme le montrent nos temps partiels. Une fois la qualification passée, on bascule sur la course et l’état d’esprit devient différent. Il ne faut plus traquer le petit dixième de seconde, il faut traquer la concentration ! »
« Oui, la concentration est le maître mot » renchérit le cadet de la famille, « J’ai pris un bon départ et je me suis dit qu’il fallait avant tout voir le drapeau à damier. » Les statistiques le prouvent. Les erreurs sont légion sur le tourniquet monégasque où la force mentale compte autant que l’aptitude à gifler sa monoplace entre les rails. « J’aurais pu être plus agressif mais je savais que ça aurait pu être au détriment du résultat final et je suis dans une phase de construction où il est important d’engranger de l’expérience et des points, » justifie Arthur. 9ème au départ, 6ème à l’arrivée, Arthur obtient son meilleur résultat de la saison sur le juge de paix du calendrier de la Formula Renault 3.5 Series. « Ce n’est pas encore le plein de points, mais c’est le plein de confiance ! On savait qu’en début de saison on aurait du mal et qu’il faudrait trouver ses marques. Après Monaco, je pense qu’on peut passer la vitesse supérieure ! » sourit Arthur.
Un sourire communicatif chez la famille originaire de la Drôme. Douzième à l’extinction des feux, huitième à l’arrivée de la première course, Charles s’est élancé depuis la pole position de la course sprint de GP2 Main Series. Personne n’a obscurci l’azur du pilote de Montélimar. « Josef Kral était menaçant en début de course mais je n’attaquais pas. Le point d’interrogation concernait l’usure des pneus et j’ai préféré garder une marge pour la fin. Ça m’a permis de le contenir en début de course et de creuser un écart décisif en fin de parcours. »
Deux victoires, série en cours… « Valencia est un circuit urbain atypique » prévient Charles en évoquant le prochain rendez-vous des GP2 Main Series, le 25 juin. « On ne peut le rapprocher d’aucun autre circuit du calendrier. » Comme Monaco « Oui » sourit Charles en comprenant l’allusion, « Une victoire à Valencia serait la bienvenue ! »