Pour la première fois de la saison, Citroën Total Abu Dhabi World Rally Team aligne trois C3 WRC au départ d’un rallye. Dans la foulée de leur victoire au Mexique, Kris Meeke / Paul Nagle seront les chefs de file d’une formation également constituée de Craig Breen / Scott Martin et Stéphane Lefebvre / Gabin Moreau.
TOUR DE CORSE : UN MONUMENT DU WRC
Bien avant la création du Championnat du Monde, le Tour de Corse a bâti sa légende à partir des années 50. Déjà, les routes insulaires constituaient un banc d’essai impitoyable pour le comportement des voitures et le talent des pilotes. Aujourd’hui encore, le rallye des 10 000 virages se distingue par ses spéciales sinueuses, bosselées et abrasives. Exigeant pour les freins, le relief montagneux participe également aux incessants changements de météo. Que l’épreuve se déroule à l’automne ou au printemps, il est bien rare que la pluie ne fasse pas son apparition à un moment ou un autre !
Organisée en octobre l’an passé, la manche française du Championnat du Monde change donc de date, pour se positionner entre le Mexique et l’Argentine. Un rééquilibrage bienvenu, qui permet d’éviter une longue série de six rallyes sur terre. Par conséquent, les organisateurs n’ont pas révolutionné le parcours, quasiment identique à celui de 2016. Après une première étape autour d’Ajaccio, les concurrents resteront dans la région de Bastia le samedi, avant d’en découdre près de Porto-Vecchio le dernier jour. Seulement dix spéciales figurent au programme de cette soixantième édition.
LES ENJEUX : SE BATTRE POUR LA VICTOIRE SUR ASPHALTE !
Si l’on ne considère pas le Monte-Carlo comme un rallye 100% asphalte, le Tour de Corse accueille donc la première confrontation des World Rally Cars 2017 sur ce terrain. Les observateurs avisés – au premier rang desquels figurent les ingénieurs des équipes – sont donc impatients de comparer les performances des voitures pour continuer à dessiner la hiérarchie. Avec trois constructeurs vainqueurs lors des trois premiers rallyes, le match est totalement ouvert !
Évidemment, Citroën Total Abu Dhabi WRT ne serait pas contre le fait d’aligner une seconde victoire consécutive. Afin d’optimiser ses chances, l’équipe engage pour la première fois trois C3 WRC. Kris Meeke, Craig Breen et Stéphane Lefebvre sont nominés pour marquer des points au Championnat du Monde des Constructeurs, sachant que seuls les deux mieux classés scorent effectivement.
Évidemment, les objectifs différeront entre les trois pilotes. Rassuré par sa victoire au Mexique, Kris Meeke cherchera à confirmer le potentiel démontré lors de l’édition 2016. Écarté de la lutte pour la victoire après une crevaison, le Britannique avait aligné d’excellents chronos qui le placent parmi les prétendants aux premiers rôles. Cinquième en octobre dernier, Craig Breen pourra lui aussi s’appuyer sur son expérience pour viser encore plus haut. La situation sera différente pour Stéphane Lefebvre, qui ne compte qu’une participation au volant d’une WRC. Le jeune Français devra donc parfaire sa connaissance du terrain avant de s’étalonner face aux meilleurs.
ILS ONT DIT
YVES MATTON, DIRECTEUR DE CITROËN RACING : « Pour un constructeur français, le Tour de Corse représente nécessairement un événement à part. Pour tenter d’accrocher une neuvième victoire de Citroën au palmarès de l’épreuve, nous engageons trois C3 WRC pour la première fois de la saison. Cela nous apportera de la sérénité dans la gestion de la course et nos jeunes pilotes disposeront d’un peu plus de liberté pour établir leur stratégie. Après avoir participé au rallye l’an passé, Kris et Craig pourront mettre à profit leur expérience puisque le parcours est quasiment identique. Kris avait montré son potentiel sur ce terrain et je pense qu’il sera en mesure de se battre dans le groupe de tête. Faute d’avoir roulé ici l’an passé, il ne serait pas illogique que Stéphane soit légèrement en retrait. Mais il est très motivé pour son épreuve nationale ! »
LAURENT FREGOSI, DIRECTEUR TECHNIQUE : « Parmi les enseignements du Rallye Monte-Carlo, nous avions identifié la nécessité de travailler sur les suspensions. Lors des quatre jours d’essais programmés en Corse la semaine dernière, nous nous sommes donc concentrés sur ce point, sans négliger les autres domaines fondamentaux que sont les cartographies de différentiel ou le panachage des montes pneumatiques. En fin de séance, lorsque nous avons comparé les réglages initiaux et ceux définis au cours de la semaine, les pilotes ont souligné les progrès réalisés. Il faudra confirmer tout cela en course ! »
KRIS MEEKE : « Nous avons gagné au Mexique, mais le Tour de Corse représente un tout autre défi. Pour moi, ce rallye est le challenge ultime sur asphalte. L’an passé, j’avais beaucoup apprécié le parcours et je me serais battu pour la victoire sans une petite erreur. Je ne peux pas dire que j’aborde l’épreuve en confiance, mais je suis très satisfait du travail effectué en essais. Nous avons une bonne voiture, au comportement constant. En course, nous verrons si nous nous sommes approchés de notre plein potentiel. J’ai hâte d’être au départ, je m’attends à une bagarre très serrée en tête. »
CRAIG BREEN : « J’ai été surpris en constatant que je suis le pilote de l’équipe le plus expérimenté sur ce rallye ! C’est vrai que je connais et j’aime beaucoup le Tour de Corse. J’y retrouve certaines similarités avec l’Irlande, comme la météo imprévisible, le revêtement bosselé et souvent en mauvais état… L’an passé, j’avais eu de bonnes sensations pour mon premier rallye asphalte avec une WRC. Cette année, j’espère être capable d’enchaîner les spéciales avec une bonne confiance. La confiance est vraiment le maître-mot avec ces nouvelles voitures ! Si j’y parviens, le résultat devrait être bon. »
STÉPHANE LEFEBVRE : « Comme le Monte-Carlo ou la Finlande, le Tour de Corse fait partie des manches incontournables du WRC. Je n’ai pas un très bon souvenir de ma participation en 2015, c’était un enfer avec toute cette pluie ! Je me considère donc comme un rookie et je sais que mon déficit d’expérience sera difficile à combler. Mais je donnerai 100% de moi-même pour obtenir le meilleur résultat. Les essais m’ont permis d’affiner mon pilotage. La C3 WRC se conduit un peu comme une voiture de circuit. »