Disputée sur les spéciales ardéchoises, la première journée du 80e Rallye Monte-Carlo a tenu toutes ses promesses.
Auteurs de trois meilleurs temps sur quatre, Sébastien Loeb et Daniel Elena ont fait parler leur métier. Les octuples Champions du Monde se sont installés en tête en fin de journée. Pour leur premier rallye au volant d’une DS3 WRC du Citroën Total World Rally Team, Mikko Hirvonen et Jarmo Lehtinen ont connu une journée plus difficile. Les Finlandais sont sixièmes du classement général.
La tension était déjà à son comble au moment où les équipages devaient choisir les pneus pour les deux premières spéciales du rallye. Les Citroën DS3 WRC chaussaient quatre slicks tendres et embarquaient deux pneus cloutés en roues de secours. Sébastien Loeb et Daniel Elena débutaient la saison avec le meilleur temps dans la spéciale du Moulinon – Entraigues. Mais le juge de paix annoncé était bien le chrono de Burzet – St Martial, enneigé sur une dizaine de kilomètres.
Au point stop de l’ES2, Loeb concédait plus de 50’’ à Jari-Matti Latvala, équipé de pneus extra-tendres. Au classement général, le pilote Citroën accusait 30’’ de retard sur le leader.
« Je n’aurais pas pensé que les écarts seraient si importants. Nous avons tenté un coup avec une monte croisée misant slicks et pneus cloutés », déclarait Seb lors de son retour au parc d’assistance de Valence. « Ce n’était pas vraiment amusant de piloter dans ces conditions, mais nous ne nous en sommes pas mal sortis. Sur un Rallye Monte-Carlo, cet écart n’est pas rédhibitoire. »
La journée se poursuivait avec un second passage dans les spéciales ardéchoises. Pourvu, cette fois, de pneus extratendres, Sébastien Loeb pouvait répliquer à ses adversaires. Meilleur temps de l’ES3 pour quatre dixièmes de secondes, il prenait le contrôle de la course à l’issue de l’ES4, marquée par la sortie de route de Latvala.
« Nous n’avions pas les meilleurs pneus ce matin, mais je savais que je pouvais frapper un grand coup cet après-midi car j’avais les meilleures gommes. Dès que nous touchions l’asphalte entre deux portions de neige, les pneus extratendres m’offraient un grip exceptionnel », analysait l’octuple Champion du Monde en fin de journée. « C’est dommage que Jari-Matti ne soit plus en course car les écarts auraient été serrés ce soir et cela aurait présagé une belle bagarre demain. Quoi qu’il en soit, ma minute d’avance sur Sordo et Solberg ne m’autorise pas le moindre relâchement ! »
Mikko Hirvonen aura connu une journée plus laborieuse. Après un bon départ dans l’ES1, le Finlandais reconnaissait avoir été trop prudent dans l’ES2. En début d’après-midi, il cassait un disque de frein arrière lors d’une touchette dans l’ES3. Contraint de démonter le disque, il disputait la dernière spéciale du jour sans freins sur une roue.
« C’était une journée difficile, mais je suis heureux d’être là », assurait le vice-Champion du Monde en titre. « Il y a tout de même du positif à en retirer. Ce matin, j’étais un peu nerveux. Mais cet après-midi, j’avais un bon rythme sur les portions dont le grip était constant. Ca aurait pu être pire et je pense qu’un podium est toujours possible. »
« Nous avons attaqué un vrai Monte-Carlo », concluait Yves Matton, Directeur de Citroën Racing. « Chacune des deux spéciales de la boucle ardéchoise aurait nécessité une monte pneumatique spécifique et nous avons fait des compromis. Il aurait été prématuré de tirer un bilan après la première boucle et nous pouvons maintenant affirmer que nous avons fait une bonne journée, notamment si nous considérons l’utilisation de notre quota de pneumatiques extratendres. Mikko a fait une petite touchette qui lui fait perdre du temps, mais il reste en lice pour une place sur le podium. Nous n’en sommes qu’au début et il reste plusieurs caps difficiles à négocier, notamment vendredi. »
NEUVILLE ET VAN MERKSTEIJN ABANDONNENT
Les deux Citroën DS3 WRC préparées par Citroën Racing Technologies ont dû quitter la course à l’issue de cette première journée de compétition.
Auteurs d’un bon début de journée, ponctué par un 5e temps dans l’ES3, Thierry Neuville et Nicolas Gilsoul ont effectué une touchette dans l’ES4. Un élément du train avant-droit étant cassé, l’équipage du Citroën Junior World Rally Team n’a pu rejoindre l’assistance de Valence.
Cette quatrième spéciale a également été fatale à l’équipage Peter Van Merksteijn / Eddy Chevaillier (sortie de route). Le Rally 2 (ex SupeRally) n’étant pas autorisé sur ce Rallye Monte-Carlo, les deux équipages sont contraints d’abandonner définitivement.