Les deux Français se retrouvent ce week-end à Léon pour disputer la troisième manche du WRC !
Sébastien Loeb, de retour en Championnat du Monde des Rallyes pour trois manches cette saison, affronte à nouveau son compatriote Sébastien Ogier sur les pistes mexicaines ce week-end. Les deux Français, qui totalisent quatorze titres mondiaux, se sont retrouvés lundi à Léon et reviennent ensemble sur leur parcours, leurs différents et leurs souvenirs avec décontraction et complicité.
Plus de trois ans après sa dernière participation en mondial au Rallye de Monte-Carlo, Sébastien Loeb a pris le départ de la manche mexicaine du WRC cette nuit au volant d’une Citroën C3 WRC lors de la spéciale d’ouverture à Guanajuato. Ces premiers tours de roues ont permis au Français, accompagné de son fidèle co-pilote Daniel Elena, de retrouver les sensations de pilotage et évaluer son niveau, alors que son objectif sur ce rallye est principalement de « prendre du plaisir ».
Sébastien Ogier et Julien Ingrassia, en lice avec leur Ford Fiesta WRC pour un sixième titre cette année, se placent en troisième position à l’issue de la première spéciale au Mexique sur les routes pavées et les tunnels de l’ancienne ville minière.
Les deux Français se sont retrouvés lundi 5 mars à Léon pour un entretien croisé dont voici des extraits.
Sébastien Loeb, comment a été motivée votre décision d’arrêter le rallye en 2013 ?
« J’avais trente-neuf ans et si je voulais voir d’autres choses dans le sport auto, il fallait y aller à ce moment là. Après dix saisons à vivre avec la tension qu’exige la lutte pour le titre, j’étais un peu usé et le plaisir n’était plus le même en rallye. J’ai donc pris la décision d’arrêter. Je voulais continuer à me faire plaisir et c’est ce que je viens chercher aujourd’hui en participant à trois rallyes (ndlr : Mexique ce week-end, Corse en avril et Catalogne en octobre). Je ne fais pas mon retour en WRC, c’est différent ! J’ai eu cette opportunité d’essayer la C3 WRC, puis Citroën m’a dit que si je voulais faire des rallyes, c’était possible aussi. Et ça m’a branché ! »
A Sébastien Ogier : « Vous attendiez-vous à le voir revenir ? »
« Il ne faut jamais dire jamais… Je comprends ce que Seb vient d’expliquer, son envie de se faire plaisir avec moins de pression. Même si quelques fans acharnés voient chaque rallye comme une occasion d’affirmer que l’un de nous deux est meilleur que l’autre, je pense que nous sommes, Seb et moi, conscients que l’on n’a rien à prouver l’un à l’autre ce week-end. »
A Sébastien Loeb : « Est-ce qu’une fois depuis 2012, vous vous êtes dit que vous aviez arrêté le WRC trop tôt ? »
« Non, je n’y ai jamais vraiment pensé… J’étais dans de nouvelles disciplines, pris par le rythme, et ma vie m’allait bien comme ça. Je n’ai jamais regretté ma décision. Par contre, j’ai parfois été un peu en manque des sensations uniques que procure le pilotage en rallye. »
« Ces sensations, quelles sont-elles ? »
Loeb : « Ce que je trouve vraiment sympa en rallye, par rapport à toutes les autres disciplines que j’ai pu pratiquer, c’est que cela reste un pilotage naturel. Le fait de savoir où tu vas, grâce aux notes prises en reconnaissances, permet d’attaquer fort tout en autorisant la dérive contrôlée et l’improvisation. »
Ogier : « Je suis moins à même que Seb de comparer car j’ai moins d’expériences extérieures au rallye, mais ce que j’aime dans ce sport, c’est sa diversité. On ne s’ennuie jamais ! Chaque rallye est atypique, chaque spéciale est différente et c’est de là que vient le plaisir. On doit sans cesse s’adapter aux conditions que l’on rencontre. Aller rechercher les limites sur un tracé que l’on ne maîtrise pas à 100 %, cela fait forcément monter l’adrénaline. Et arriver à maîtriser ou à rendre une partition plus ou moins parfaite, c’est jouissif ! »
« Avez-vous conscience que votre rivalité, depuis 2011, a suscité énormément d’attente et d’attention ? »
Ogier : « Cela n’a pas duré assez longtemps ! S’il y a une chose à “regretter”, c’est que l’on ne soit pas de la même génération ! Ces dix années qui nous séparent font que, lorsque je suis arrivé en WRC, lui finissait sa carrière. Si on s’était croisés plus longtemps, il y aurait eu encore plus d’intensité et de belles bagarres. Les fans appréciaient ! Mais ce week-end, je ne pense pas qu’il faille attendre beaucoup de notre confrontation. Nous ne faisons pas vraiment la même course. Je me concentre sur le Championnat, alors que Seb est là pour prendre du plaisir. Mais je suis curieux de savoir ce qu’ils vont faire, et je suis convaincu qu’ils seront dans le coup. Alors si on peut se bagarrer ensemble aux avant-postes, je suis le premier à signer ! »
Loeb : « Moi aussi ! »