Le pilote chinois du team Citroën Total WTCC s’affirme comme un candidat régulier aux avant-postes dans le Championnat du Monde FIA des Voitures de Tourisme. Ils sera ainsi un prétendant à la victoire lorsque le plateau posera ses valises à Shanghai la semaine prochaine. Ma, 27 ans, se livre sur ses espoirs, ses aspirations… et le karting !
Le WTCC sera bientôt de retour dans votre ville de Shanghai. Cela procure-t-il un sentiment particulier ?
C’est toujours spécial de courir à domicile, et en particulier sur ce circuit que j’adore. L’an passé, j’y ai décroché de bons résultats, avec une deuxième place en première manche et une cinquième dans la seconde. Beaucoup de spectateurs étaient présents pour me soutenir. J’espère que les tribunes seront encore pleines et qu’il y aura de belles images à la télé. Je m’attends à ce que ce week-end soit grandiose.
A quoi ressemble le Shanghai International Circuit en termes de « pilotage » ?
Il y a beaucoup d’opportunités de dépassement et c’est une très bonne chose. Il y a certes une longue ligne droite, mais on rencontre également des virages très techniques, dont des très rapides et des très longs. Pour un ingénieur, il faut un peu de temps pour comprendre comment régler correctement la voiture.
Est-il facile à assimiler ?
Pas tellement, en particulier les virages 1 et 3. D’un tour à l’autre, les trajectoires sont rarement les mêmes. Dans le virage 13, il est également difficile de déceler la bonne ligne. Cela varie beaucoup en fonction de la météo et des conditions de piste.
Quelles sont les attraits de Shanghai ?
C’est une très belle ville et il fait bon vivre, mais c’est encore mieux quand le WTCC y vient. Des activités sympas ont été organisées l’année dernière, culinaires avec la préparation de spécialités de Shanghai, et sportive avec une course de karting. C’était la première fois que j’entrais dans un restaurant pour cuisiner et non pour manger. Une belle expérience, donc ! Le karting a pour sa part attiré de nombreux fans, et même si parfois c’est bon de se relaxer, ça fait du bien de partager ce moment avec les autres concurrents du WTCC. Il y a plusieurs pistes de karting à Shanghai, mais celui-ci est très bien situé, dans le centre-ville, avec de nombreuses zones d’observation.
Vous avez décroché au Portugal le deuxième succès de votre carrière en WTCC. Qu’avez-vous ressenti ?
L’objectif était d’être aux avant-postes au départ de la course 2 et nous avons fait un travail fantastique pour que cela se produise. J’ai pris un bon départ et tenu un bon rythme que j’ai conservé jusqu’à la fin. C’est un sentiment vraiment particulier que de retrouver la première marche du podium. Je me suis simplement concentré à ne rien faire de stupide et à me focaliser sur le circuit. S’agissant d’une course urbaine, beaucoup de choses peuvent se produire. Il y avait de la poussière sur le sol et j’ai donc bien fait attention à ne pas commettre d’erreur. Quand, dans le dernier tour, mon ingénieur m’a informé que la course était terminée, c’était vraiment magique.
Quelle importance peut avoir ce genre de victoire pour le sport automobile chinois ?
C’est important d’entendre résonner notre hymne national au plus haut niveau de ce sport. J’étais vraiment ravi pour mon pays. C’est bon pour le sport automobile chinois.
Pour vous également, car jusqu’au Portugal, vous étiez est le seul pilote officiel Citroën à ne pas avoir encore gagné, non ?
Tout le monde dans l’équipe essaye de s’imposer. Cette année, en particulier, les écarts sont très serrés et nous attaquons tous pour grappiller les derniers dixièmes de seconde. Ce n’est pas facile, notamment pour moi qui n’ai pas leur expérience. Je dois scruter chaque détail du circuit, de la voiture et de mon pilotage pour atteindre leur niveau.
Que pensez-vous de vos équipiers José María López, Sébastien Loeb et Yvan Muller ?
Ce sont d’excellents professeurs. J’ai beaucoup appris à leur contact, mais il y a désormais une véritable compétition entre nous. L’an passé, je ne les attaquais pas, et même si je suis toujours leur équipier, maintenant je m’y mets.
Expliquez-nous la satisfaction que procure ce costume de pilote officiel Citroën en WTCC ?
Je suis très heureux d’être sur une saison complète au sein de l’équipe Citroën Total WTCC, car c’est important pour ma carrière d’être dans un tel championnat FIA. C’est une chance qui m’est offerte de démontrer mes capacités. J’ai découvert et appris l’année dernière lors des cinq courses que j’ai disputées, j’avais donc déjà une idée du comportement de la voiture, de l’équipe, et nous avons maintenant les cartes en main pour tout assembler et décrocher de bons résultats.
Était-ce difficile d’aborder les courses de Tourisme après avoir tout appris en monoplace ?
Lorsque je suis arrivé à mi saison, en 2014, c’était avec une nouvelle voiture, un nouveau team… tout était nouveau, en fait. J’étais donc en difficulté au début. Maintenant, je peux me préparer plus efficacement, et je suis ainsi plus relax pour évaluer les différentes stratégies. J’ai également plus de temps pour modifier certaines choses, alors que l’an passé je devais compenser très rapidement mes lacunes. Je me sens également beaucoup mieux dans la voiture, alors ça aide.
Quelles sont vos ambitions pour les derniers meetings de la saison ?
Grâce à l’expérience, tout est plus facile qu’il y a 12 mois. Tout reste possible, mais ce sera bien entendu très difficile de gagner à nouveau. Ce championnat est chaque année toujours plus relevé et les écarts sont toujours plus serrés. Avec trois équipiers champions du monde, c’est déjà difficile de battre ceux qui sont dans votre propre équipe. J’ai également moins de kilomètres dans les jambes et je dois redoubler d’efforts, comparé à eux, pour me battre devant. Mais je vais bien sûr tout mettre en œuvre pour que ça arrive !