Pluie, brouillard et boue : les deux premières étapes du Sata Rallye Açores, 6ème manche de l’IRC 2011, se sont révélées plus difficiles encore qu’attendu, et fertiles en incidents divers. Vainqueur il y a douze mois, Bruno Magalhaès a installé sa Peugeot 207 S2000 à la troisième place du classement provisoire, à portée de fusil des meneurs. Ses chances de vaincre sont intactes, car, tracées en forêt, les spéciales de la troisième et dernière étape, qui se dispute ce samedi 16 juillet, sont considérées par tous comme les plus exigeantes et les plus complexes à gérer de tout le rallye.
Une météo capricieuse
L’archipel des Açores est réputé pour le caractère variable de ses conditions climatiques. Périodes de pluie et de soleil s’y succèdent à un rythme aussi rapide que versatile. Jeudi 14 juillet, la première étape s’est déroulée par un temps splendide, et aucune pluie n’était prévue pour la nuit, pas plus que pour le lendemain. Cela n’a pas empêché les équipages de subir de successives averses, d’avoir à composer avec la boue et même, dans la spéciale de Sete Cidades, avec le brouillard. Il s’agissait, plus précisément, de nuages bas au point de recouvrir de leur masse grisâtre le célèbre volcan. Après avoir surmonté ces embûches, Bruno Magalhaès et Paulo Grave, alignés par Peugeot Portugal occupent la troisième place du classement provisoire, tandis que Bryan Bouffier et Xavier Panseri, engagés par Peugeot France, sont cinquièmes.
Bruno Magalhaès vise le podium
Tout au long des deux premières journées, Bruno Magalhaès s’est montré le plus incisif des pilotes Peugeot.
« Il me sera néanmoins difficile de renouveler mon succès de 2010 », estime le pilote Peugeot Portugal. « L’année dernière, je me suis battu à la seconde pendant trois jours avec les autres candidats à la victoire. Cette fois, je donne tout ce que je peux et je suis distancé.
Pourtant, ma 207 S2000 a bien progressé par rapport à 2010. Elle est à la fois parfaitement équilibrée et facile à conduire, mais nous manquons de motricité. Cela se traduit par un patinage à l’accélération et par un manque de franchise sur les freinages bosselés. »
Bruno n’en jouera pas moins sa chance jusqu’au bout.
« Les spéciales du samedi ont un revêtement et un environnement très différent, mais il ne m’étonnerait par que l’une ou l’autre faiblesse de mes adversaires soit nécessaire pour que je m’impose. »
Bryan Bouffier retrouve ses marques
A la veille de la dernière étape, Bryan Bouffier et Xavier Panseri sont cinquièmes, à plus de deux minutes des leaders.
« Franchement, je ne m’attendais pas à ce que l’écart soit aussi grand », reconnaît le pilote Peugeot France. « Jeudi, j’ai été fortement handicapé par ma position d’ouvreur. Je patinais dans la poussière, je balayais pour mes suivants et j’ai perdu beaucoup de temps. Je devais aussi retrouver mes marques sur la terre, une surface que je ne pratique pas souvent. Le lendemain, j’ai souvent eu la sensation d’avoir bien conduit, sans que les chronos suivent toujours. Je découvre un terrain que mes rivaux maîtrisent. Quand la visibilité est bonne et l’adhérence constante, je limite bien les dégâts. Par contre, j’avoue avoir été « perdu » dans le brouillard. Rouler « à la note » sans visibilité n’est pas un exercice facile, surtout quand on découvre le parcours. »
Plus que jamais, la première priorité de Bryan est de rejoindre l’arrivée.
« A la régulière, je ne peux rattraper personne. Je ne peux que rouler régulièrement jusqu’à l’arrivée et compter sur les erreurs de mes rivaux pour améliorer ma position. »
Abandon pour Guy Wilks
La période noire se poursuit pour Guy Wilks et Phil Pugh, qui ont abandonné, sur sortie de route, dès la troisième spéciale du vendredi.
« Tout d’abord, je n’étais pas à l’aise avec les réglages de ma voiture », explique le pilote Peugeot UK. « Je n’arrivais pas à tenir le train arrière, qui glissait beaucoup trop. Cela ne me mettait pas en confiance. Ensuite, dans la spéciale du volcan, le témoin de défaillance de l’alternateur s’est allumé. Ce n’est pas évident de conduire dans le brouillard avec une grosse lampe rouge devant les yeux. Mais je ne cherche pas d’excuse. A 3km de l’arrivée de la spéciale, il y avait une portion très rapide suivie d’un gros freinage. La visibilité était nulle. Le brouillard m’a empêché de voir le changement d’adhérence. Quand j’ai freiné, les roues arrière se sont bloquées. J’étais un spectateur au volant de ma voiture et j’ai tiré droit, heurtant le talus en face. L’auto n’était pas trop abîmée, mais un triangle était cassé. L’abandon était inévitable. »
Le rôle d’outsiders
« J’avais dit avant le départ que nous n’étions pas les favoris », rappelle Frédéric Bertrand, responsable du département Compétition Clients de Peugeot Sport. « Le retrait de Guy est regrettable, car il nous prive d’un « joker » au classement Constructeurs. Je connais Bruno : il se battra jusqu’au bout. Quant à Bryan, il doit continuer de donner la priorité aux Challenges IRC. »