En 2012 Nathanaël Berthon avait effectué un convaincant début de saison chez Racing Engineering, avec notamment une série ininterrompue de six entrées dans les points entre la course 1 de Barcelone et la course 2 de Valence. Malheureusement pour lui, le Français n’a pas été retenu par l’équipe espagnole pour 2013 et il a dû passer chez une équipe moins compétitive, à savoir Trident.
L’Auvergnat a connu un début de saison très difficile, et pendant que son coéquipier Kevin Ceccon grappillait les points et signait même un podium à Monaco, Berthon ne parvenait pas à faire mieux que 15è, quand il n’abandonnait pas. Mais en Hongrie le week-end dernier, tout a basculé. C’est samedi que tout a commencé, quand il a pu arracher la 8è place en course 1, synonyme de pole position pour la course du lendemain.
Mais pole ne veut pas dire victoire au bout ! Nathanaël le sait bien, lui qui a vu, la veille, son compatriote Tom Dillmann tout perdre en ratant son envol depuis la première place de la grille. Il n’est donc pas rassuré, d’autant plus que lui aussi a patiné le samedi, comme en Allemagne, et son équipe n’a pas voulu changer l’embrayage de sa voiture malgré ses demandes.
Nathanaël Berthon ne manque pas son départ et gère bien le re-start après la voiture de sécurité. Même si son équipe se contenterait d’un podium, lui veut la victoire. Evidemment, cette course ne ressemble à aucune autre, grâce à sa position idéale au départ, comme le confie Berthon après la course : "Quand on part en tête, tout est plus facile. Si tous les dimanches pouvaient ressembler à celui-ci !"
La voiture de sécurité s’efface bien vite et le Français creuse immédiatement l’écart avec son plus proche poursuivant, Mitch Evans. "J’ai pris des risques en couvrant les trois premiers tours à fond, ensuite j’ai géré. Mitch Evans était très rapide, mais j’ai dosé mon effort à chaque tour."
L’équipier de Mitch Evans n’est autre que Johnny Cecotto Jr, réputé pour aller à la limite… parfois trop. Berthon n’était donc pas très rassuré en lui prenant un tour, mais le Vénézuélien n’a pas fait d’excès de zèle. "Une appréhension, tout de même, lorsque j’ai pris un tour à Cecotto, son compagnon d’écurie (Arden), en craignant qu’il ne cherche à me bloquer. Mais tout s’est bien passé."
Et au bout, la victoire, enfin ! Trois ans qu’il attendait de gagner de nouveau une course officielle, c’est une véritable délivrance. "Cela fait du bien de retrouver la première marche du podium. Je n’avais pas gagné depuis Magny-Cours 2010 en WSR 3.5. De plus, ce Hungaroring est considéré comme le circuit le plus difficile de la saison, après Monaco. "
Alors qu’est-ce qui a changé ce week-end ? L’Auvergnat a plusieurs explications, la première étant la chaleur. "Dès les essais libres, vendredi midi, il faisait une chaleur atroce, confirmée tout au long du week-end (piste à 47° dimanche matin). Cela n’était pas fait pour me déplaire. Je travaille beaucoup ma condition physique et la canicule m’a sûrement avantagé par rapport à d’autres."
La deuxième concerne sa voiture, qu’il a estimée être " la meilleure que j’aie jamais eue cette saison". Il souhaite ainsi rendre hommage au personnel de son équipe, Trident. "Mes ingénieurs ont travaillé comme des fous pour faire progresser l’auto. Nous avons montré en course tout le chemin accompli en peu de temps. Il va falloir maintenant faire de même en qualifications. Je suis très confiant car dans cette équipe, je me sens écouté."
Nathanaël Berthon souhaite également remercier tous ceux qui ont toujours été là pour lui, qui ne l’ont jamais lâché. "Aujourd’hui, ma première pensée est pour ceux qui m’ont soutenu dans les pires moments. Je tiens à les remercier. Quand ça va mal, il n’y a pas grand monde autour de vous. Nombreux en revanche sont ceux qui ont l’art de voler au secours de la victoire."