Les ingénieurs du Venturi Formula E Team ont mis à profit le Rookie Test de la Formula E à Marrakech pour confier à Norman Nato un programme d’essais de développement.
Le Français a aidé l’écurie à comprendre les raisons du manque d’efficacité des voitures de Felipe Massa et Edoardo Mortara aux essais et en course, en tournant dans les mêmes configurations. Il a ensuite exploré les solutions de réglages qui n’avaient pas eu le temps de l’être pendant le e-Prix. Mission accomplie !
Le Championnat 2019 de Formula E organisait dimanche son « Rookie Test » sur le circuit de Marrakech à la suite du e-Prix qui s’y était tenu la veille. Le « Rookie Test » (en français « test des débutants ») est traditionnellement une séance de prise en mains des voitures par des néophytes de la discipline, candidats à un volant dans une écurie.
Pour Norman Nato, dont les aptitudes avaient été validées depuis plusieurs semaines par le Venturi Formula E Team, la journée avait été transformée en séance de développement. Objectif fixé par les ingénieurs : prolonger le travail réalisé lors des essais puis de la course par Felipe Massa et Edoardo Mortara. Mission accomplie pour le Français qui a permis à Venturi de trouver des solutions aux problèmes rencontrés les jours précédents.
« Ce Rookie Test a eu pour moi deux intérêts majeurs. Tout d’abord, il m’a permis de prendre en mains la monoplace 2019 que je n’avais pas encore essayée. Puis, sans m’attarder au plaisir de la découverte ou à celui de la chasse à la performance, j’ai pu revivre dans les conditions du réel les essais et le e-Prix tels que Felipe Massa et Edoardo Mortara les avaient disputés 24 heures plus tôt. L’équipe technique voulait comprendre les raisons du déficit de performances rencontré, et explorer évidemment les moyens d’y remédier. En repartant des configurations qui avaient été choisies lors des qualifications puis du e-Prix, j’ai donc poussé certaines options jusqu’à leur maximum pour savoir si cela aurait été bénéfique ou pas. Une sorte de simulation en conditions réelles !
Sans rentrer dans les détails, cette séance nous a permis de prendre le temps d’explorer méthodiquement une longue liste de réglages, parfois en partant de solutions dont on savait qu’elles ne fonctionnaient pas, afin de comprendre le pourquoi du dysfonctionnement puis de trouver le moyen d’en sortir. C’est un travail aux antipodes de la recherche de performance pure, mais il est essentiel. Je devais permettre aux ingénieurs d’analyser les raisons des problèmes, des blocages, des dégradations anticipées. Frustration de ne pas avoir chassé la pole ? Pas du tout ! Avec l’ingénieur d’Edoardo et toute l’équipe technique, j’ai pu explorer des solutions et au final tourner plus vite que nos deux voitures ne l’avaient fait en qualifications. Le travail accompli hier, les solutions retenues autant que celles qui ne l’ont pas été, permettront à nos deux monoplaces d’être plus performantes dès notre prochaine course. Je suis là parfaitement dans mon rôle de 3e pilote !
Je crois que Venturi apprécie de disposer avec moi d’un pilote rapide et expérimenté qui peut, au simulateur ou en piste, rejouer les essais et le e-Prix disputés quelques jours plus tôt par les deux pilotes de course de l’équipe. Je dois pour cela être capable de me glisser dans leurs réglages, au même niveau de performances, et faire sauter les verrous face auxquels ils étaient. Ce qui n’est pas toujours possible dans le cadre d’un e-Prix dont chaque minute est comptée. Ce rôle de 3e homme, mon rôle, est essentiel dans la construction de la performance et du succès d’un team. Et il est particulièrement gratifiant quand, dans une écurie comme Venturi, l’équipe technique est de très haut niveau. »