Qui s’est déjà rendu en Crimée ? Que savons-nous de Yalta, en dehors du fait qu’un accord y a été signé qui a, en 1945, scellé pour plus de quarante ans le sort de l’Europe ? Qu’évoque aux esprits l’Ukraine, en dehors de ses relations parfois difficiles avec la Russie, et du drame de la centrale nucléaire de Tchernobyl, qui y est située, à quelques encablures de la Biélorussie ?
Près de mille kilomètres séparent Tchernobyl de Yalta, ville située au bord de la mer Noire, à l’extrême sud de la presqu’île de Crimée. D’un côté, l’Europe continentale. De l’autre, un climat qualifié de « méditerranéen ».
A vol d’Oiseau, Yalta est plus proche d’Istanbul, de l’autre côté de la mer Noire, que de Kiev, capitale de l’Ukraine. C’est un des mérites de l’IRC de sortir des sentiers battus pour transporter le monde du rallye dans des terrains inconnus.
« La conséquence, c’est que nous ne savons pas ce qui nous y attend », raisonne Marc Van Dalen, team manager de l’équipe Peugeot Belgique-Luxembourg. « Nous avons regardé des vidéos, nous avons parlé aux rares personnes averties à avoir jamais été sur place. A priori, le tracé paraît relativement montagneux, le goudron a l’air lisse et l’adhérence devrait être plutôt faible. Nous verrons quand nous serons sur place et nous nous adapterons. »
Cette part laissée, sans doute pas à l’improvisation, mais à la préparation de dernière minute, n’inquiète outre-mesure personne.
« La Peugeot 207 S2000 est la plus expérimentée de toutes les S2000 », informe Bertrand Vallat, l’ingénieur chargé par Peugeot Sport du développement de la 207 S2000. « Nous avons, dans nos cartons, des réglages pour tous les terrains. Plus important, au fil des saisons, elle se révèle de plus en plus « polyvalente ». Je veux dire par là que son comportement de base est bon sur toutes les surfaces. »
C’est pourquoi, au sein de l’équipe Peugeot Belgique-Luxembourg, cette découverte d’un nouveau rallye n’est pas vécue comme un handicap.
« Connaissant les capacités d’adaptation de Thierry et son aptitude à être compétitif dès le premier passage en spéciale, nous ne nous tracassons pas trop, reprend Van Dalen. Cela dit, nous allons découvrir un nouveau pays, une nouvelle langue, un nouveau terrain. A chacun, dans l’équipe, d’être plus concentré et plus attentif que jamais pour permettre à notre pilote de s’exprimer dans les meilleures conditions. Il vient de gagner en Corse, certes, mais le championnat est encore long. Maintenant, tout le monde attend qu’il confirme. A nous de lui faciliter autant que possible la tâche. »
Au sein de l’équipe Peugeot Belgique-Luxembourg, cette notion de « progressivité dans la progression » est dans l’esprit de chacun.
« Nous avons fait un – grand – pas, mais rien n’est acquis », déclare Adelheid Terryn, directrice de la communication. « Nous avons d’autres rallyes à disputer et, pour certains, espérons-le, à gagner. D’un côté, on savoure la victoire corse. De l’autre, on travaille. »