Avec non moins de dix 207 Super 2000 au départ sur un total de soixante-trois équipages inscrits, Peugeot est particulièrement bien armé pour tenter de renouveler son triplé victorieux conquis en 2009 au Rallye Monte-Carlo. Parmi celles-ci, on mentionnera plus particulièrement les voitures de Peugeot France et du Groupement des Concessionnaires d’Automobiles Peugeot pilotées par Sébastien Ogier, vainqueur de l’édition précédente, et Stéphane Sarrazin, celle de Peugeot UK avec Kris Meeke, champion IRC 2009, et celle de Peugeot Portugal avec son champion national, Bruno Magalhaès.
L’épreuve n’est pas comme les autres. Lorsqu’ils en parlent, les pilotes Peugeot ne font pas exception. Tous évoquent le rallye « le plus prestigieux », « le plus magique », « le plus mythique » et, surtout, « le plus difficile d’entre tous ». « Lorsque le terrain est sec ou mouillé, c’est un rallye « goudron » comme les autres, avec des spéciales plus longues, certes, et surtout beaucoup plus variées, analyse Stéphane Sarrazin. Tout bascule dès qu’il y a de la neige, de la glace, du verglas et d’incessants changements d’adhérence. La compétition prend, alors, une dimension unique. » Il y a un an, Stéphane a pris conscience de l’immensité du challenge, lorsqu’une erreur commise à faible allure lui a fait perdre toutes ses chances de vaincre. « J’étais dans le coup sur l’asphalte comme sur la neige, mais, à Monte-Carlo, cela ne suffit pas. La première des priorités n’y est pas la vitesse. Elle est d’aller vite en évitant – jusqu’à l’arrivée – tous les pièges. Une seule fois, j’ai mal évalué le « grip » disponible. Cela a suffi pour m’éliminer de la lutte pour la victoire. » Détenteur du Challenge IRC 2009, Kris Meeke, pilote de la 207 S2000 alignée par Peugeot UK, surenchérit : « A Monte-Carlo, les défis à surmonter sont tellement exigeants en concentration et en retenue dans son pilotage qu’on ne s’amuse pas toujours au volant. Chacun songe d’abord à « survivre ». Par contre, quand on est à l’arrivée et qu’on réussit un résultat, le plaisir est à nul autre pareil. » Sébastien Ogier est prêt à en témoigner. En 2009, le Gapençais a enlevé à Monaco la première victoire de sa jeune carrière. En quatre jours, il s’est montré le plus rapide sur une spéciale seulement, mais il s’est imposé de magistrale façon pour avoir été le seul à éviter toutes les embûches.
« Pour gagner à Monte-Carlo, il faut savoir gérer sa course, faire preuve de patience, faire de bons choix de pneus... et avoir la réussite de son côté, détaille « Seb ». Cette fois encore, j’appliquerai la stratégie qui m’a si bien servi l’année dernière. Elle consiste à accepter de perdre du temps à certains endroits afin d’en gagner – plus – ailleurs. » D’autres ont moins d’ambitions. Tout au moins à court terme. Pilote officiel Peugeot Portugal, Bruno Magalhaes songe avant tout... à être à l’arrivée. « J’ai tout à découvrir. Je ne connais pas le tracé et, à l’exception d’une seule journée d’essais, je n’ai jamais conduit sur la neige. Mon objectif 2010 est de me concentrer sur le Challenge IRC. Je prends le Monte-Carlo comme un premier apprentissage. Je partirai prudemment, avant d’accélérer progressivement. » Avec plus de 405km chronométrés, l’édition 2010 du Rallye Monte-Carlo s’annonce particulièrement complexe. Elle est plus longue que n’importe quelle manche WRC et les conditions climatiques particulièrement rudes cet hiver promettent de rendre plus ardues toutes les difficultés. Peugeot Sport a mis à disposition de tous ses clients des réglages spécifiques afin de s’adapter à toutes les conditions climatiques.
« C’est pourquoi la Peugeot 207 S2000 est l’arme idéale pour vaincre, estime Ogier. Elle est d’une étonnante facilité de conduite. Je suis certain que tous ses pilotes opteront, comme moi, pour des réglages rendant ses réactions encore plus progressives et prévisibles. C’est ce dont chacun a besoin pour conduire « en improvisation » et être en mesure de jongler à son volant. » Sarrazin partage cet avis : « De nos jours, je dispute peu de rallyes. Pourtant, je me sens autant « chez moi » dans ma 207 S2000 que dans l’habitacle de ma 908 HDi FAP. Je le sais : dès les premiers virages de la première spéciale, mes automatismes seront de retour. » Cette année, le Monte-Carlo démarre sur les chapeaux de roue avec sa célèbre boucle ardéchoise. Elle est à parcourir deux fois, mercredi 20 janvier, et comprend deux « monuments » : le célèbre Burzet et les quarante-cinq terribles kilomètres conduisant de St. Pierreville à Antraigues.
« De ma vie, je ne me rappelle pas avoir disputé une spéciale aussi longue, précise Kris Meeke. Il s’agira d’y doser à la fois son effort et ses pneumatiques. Ces derniers jouent un rôle capital à Monte-Carlo. Bien les choisir est un travail d’équipe. Il faut être bien organisé dans la collecte des informations sur l’évolution des conditions de route. »
Cette année, le Rallye Monte-Carlo se déroule du mardi 19 au samedi 23 janvier. Son départ n’est pas donné à Monaco, mais à Valence. Dès mardi soir, une spéciale tracée aux confins du Vercors déterminera l’ordre des départs du lendemain sans entrer en ligne de compte pour le classement final. Ensuite, pendant deux jours, les concurrents s’affronteront sur les routes d’Ardèche et de la Haute-Loire avant de rejoindre Monaco, vendredi 22 janvier, en passant par le col de Perty, tellement fertile en événements il y a douze mois. Enfin, la décision finale tombera à l’issue de la « boucle du Turini », disputée dans la nuit du 22 au 23 janvier, avec deux passages au sommet du célèbre col.