La lutte passionnante pour la deuxième place finale du Championnat du Monde FIA des Voitures de Tourisme se poursuivra le week-end prochain sur le Shanghai International Circuit, en Chine, du 23 au 25 septembre. José María López ayant d’ores et déjà été titré pour la troisième fois (en attente de l’officialisation de la part de la FIA), la position de dauphin est âprement disputée entre sept pilotes, tous victorieux en WTCC cette saison.
Avec 199 points dans leur escarcelle, Tiago Monteiro et Yvan Muller sont les mieux placés du groupe, tandis que Rob Huff les talonne à 21 points. Norbert Michelisz, qui concède aujourd’hui six points à son équipier Huff, Mehdi Bennani, Nicky Catsburg et Tom Chilton sont également en lice, mais l’écart s’est creusé.
“Tiago est ma cible au championnat, reconnait le pilote officiel Citroën Yvan Muller, quadruple champion WTCC. Je suis heureux d’être revenu au même niveau de points et ce sera une belle bagarre entre nous d’ici la fin de saison.” Membre de l’écurie Honda, Monteiro, qui s’est lui imposé à deux reprises en 2016, contre une à son rival, confie : “Nous allons nous battre pour cette place de second et chaque point aura son importance.”
La Chine a enrichi le calendrier du WTCC en 2011 et, en tant que pays le plus peuplé de la planète, avec 1,3 milliard d’habitants, constitué un marché d’importance pour le championnat, ses actionnaires et ses constructeurs. Cela inclut Volvo – qui appartient à Zhejian Geely Holding Group of China –, représenté en WTCC à travers sa branche sportive, Polestar.
Polestar Cyan Racing n’en est qu’à ses prémices de son aventure en WTCC, mais se présente en Chine dans la foulée de solides performances au Japon où Thed Björk a signé le meilleur tour de la Course d’ouverture et s’est battu pour une place sur le podium. “En tant que compagnie avec un héritage suédois, mais également chinois, nous espérons engranger de précieux points“, confirme Björk. “Le Japon fut très positif pour différentes raisons et il me tarde désormais de me rendre en Chine.”
L’Empire du Milieu représente également un marché d’envergure pour Citroën, qui peut, comme son pilote Argentin, décrocher un troisième Constructeurs WTCC consécutif. Il suffit pour cela à la marque tricolore de marquer trois points. Quant aux concurrents Citroën indépendants, Mehdi Bennani et Chilton, enfin, ils sont à la bagarre pour le leadership en WTCC Trophy.
LA CHINE PEUT-ELLE INSPIRER BENNANI, PRÉTENDANT AU WTCC TROPHY ?
Le Shanghai International Circuit est important à bien des égards pour Mehdi Bennani, théâtre de son premier succès en WTCC en 2014. En remportant la Course 2 à bord de sa Honda Civic indépendante, celui qui est en concurrence avec son équipier du Sébastien Loeb Racing, Tom Chilton, en WTCC Trophy, est ce jour là devenu le premier pilote arabe à remporter une épreuve inscrite dans le cadre d’un Championnat du Monde FIA.
TOUJOURS PLUS D’ACTION POUR LE WTCC MAC3 EN CHINE
Le suspense sera à son comble, samedi après-midi (24 septembre), lorsque sera donné le coup d’envoi du Manufacturers Against the Clock. Nouveauté 2016 chronométrée par TAG Heuer, ce contre-la-montre inspiré du Tour de France cycliste voit Citroën, Honda et LADA s’affronter sur deux tours du Shanghai International Circuit. Les trois constructeurs (Polestar participera lorsqu’une troisième voiture sera inscrite en 2017) nominent trois pilotes qui participeront au WTCC MAC3, disputé dans la foulée de la Q3 lorsque le plein des voitures a été fait et que de nouveaux pneus Yokohama ont été montés. Les voitures s’élancent dans l’ordre inverse du classement constructeurs et dès que les trois autos quittent la grille côte à côte, le chronomètre est déclenché. Il s’arrête lorsque la dernière franchit la ligne d’arrivée après deux tours. Si les trois voitures n’atteignent pas l’arrivée, ou si elles sont séparées par plus de 15 secondes, l’équipe n’inscrit alors aucun point. Dans cette compétition par équipe, l’erreur d’une personne peut avoir de sérieuses conséquences pour les autres. LADA l’a appris à ses dépends en Russie. En effet, alors que l’équipe avait réalisé le meilleur temps, sa victoire a été annulée parce que Gabriele Tarquini avait démarré avant l’extinction des feux. La compétition en WTCC MAC3 a été serrée cette saison, parfois même trop serrée. Citroën a remporté l’épreuve inaugurale en France de 0,030s, mais le spectacle est monté d’un cran supplémentaire en Slovaquie, où l’équipe française et Honda ont réalisé le même temps au millième près. Ainsi, les deux constructeurs avaient empoché les 10 points de la victoire. En Chine sonnera l’heure de la revanche pour le constructeur japonais puisque son rival français a décroché les honneurs dans cet exercice au début du mois. Pour la quatrième fois consécutive, et la cinquième en 2016.
ILS ONT DIT
Thed Björk (Polestar Cyan Racing) : “J’ai couru à Shanghai en 2013 et ce qui m’a le plus impressionné lors de cette première visite, ce fut la taille des infrastructures. Les courbes ne sont pas très rapides mais l’ambiance est fabuleuse. Les spectateurs sont vraiment très intéressés par la course automobile et j’espère qu’ils apprécieront voir évoluer nos Volvo S60 Polestar TC1. La Chine représente une course importante pour nous car Volvo est une entreprise suédois, mais possède également un héritage en provenance de ce pays où nous espérons décrocher de solides résultats. Ce serait d’autant mieux que de nombreux invités de Volvo seront présents à cette occasion. Il peut faire chaud, mais la dernière fois que je suis venu ici la météo a été très changeante. En tout cas s’il faut chaud, ce ne sera pas trop dérangeant quand on a survécu à Vila Real !”
Nicky Catsburg (LADA Sport Rosneft) : “J’ai découvert ce circuit l’an passé. Il est plutôt sympa et nous avions signé de bons résultats. Il y a notamment cette longue ligne droite se terminant par un freinage très appuyé où l’on peut gagner ou perdre un temps précieux, mais également des places car il offre une opportunité de dépassement qui anime la course. Au Japon, le poids de notre voiture était un peu biaisé par nos performances de la Russie, où nous avons gagné, mais profiter d’une réduction doit nous permettre de nous battre à nouveau pour le podium. Je suis septième au championnat, mais très proche du Top-5. C’est mon objectif !”
Rob Huff (Castrol Honda World Touring Car Team) : “Mes sentiments sont partagés, car n’importe qui peut être rapide sur un circuit de Formule 1 moderne. Quand on roule, il suffit de chercher les limites à chaque tour, ce n’est pas drôle et ce n’est pas l’image que je me fais de la course. La Chine est bien sûr très importante pour les constructeurs et les différentes marques, car c’est un marché énorme. Les infrastructures du circuit son superbes et le tracé propose plusieurs zones de dépassement. Le premier tour est sans doute le moment le plus excitant, chaque année, car la piste est large et on ne se préoccupe pas trop de commettre une erreur. On peut se présenter à quatre de front avant que les ennuis surviennent et que la situation explose.”
José María López (Citroën Total WTCC) : “Mon approche ne sera pas différente des deux saisons précédentes. J’aime ce que je fais, j’adore me battre, et encore plus gagner. Le titre Constructeurs est désormais notre objectif numéro un et, si je le peux, d’aider Yvan à accéder à la deuxième place du championnat.”
Mehdi Bennani (Sébastien Loeb Racing, WTCC Trophy) : “L’an passé, nous nous sommes battus pour le WTCC Trophy jusqu’à la toute dernière course et nous l’avons laissé échapper à Norbert Michelisz qui a été plus fort pour deux points. Cette année, c’est de nouveau un énorme challenge au sein du plateau des indépendants qui sont également bien placés au championnat. Nous devons encore progresser, mais nous ne nous battons pas seulement pour le WTCC Trophy, mais également pour le podium au général. Nous l’avons montré au Japon en nous en approchant et en marquant de gros points.”