Des mesures pour empêcher les pilotes de couper les virages
Les équipes sont montées au créneau cette semaine. Elles contestent la mise en place de piquets métalliques pour empêcher les pilotes de couper les virages. La pratique est courante, en particulier sur l’asphalte.
L’an passé, les pilotes avaient un peu abusé de cette pratique. Des débris et de la boue avaient alors petit à petit fait leur apparition sur le parcours. Les organisateurs ont donc du réagir.
« L’an passé, nous n’avions pas tous eu les mêmes conditions de course car l’état de la route changeait sans cesse », raconte Sébastien Ogier. « Cette année, les conditions seront les mêmes pour tous car vous ne pourrez pas couper les virages si vous ne voulez pas endommager votre voiture. Nous avons du modifier nos notes et nous adapter. Je pense que c’est bien pour la course ».
Kaj Lindstrom, co-pilote de Kimi Raikonnen, va lui aussi dans ce sens. « C’est une bonne chose car un rallye sur asphalte doit rester un rallye sur asphalte. Car après, si vous pouvez trop couper les virages, cela devient un rallye sur gravier ! »
Ken Block, lui, ne partage pas forcément ce point de vue. « C’est vraiment frustrant car certains piquets sont visibles mais d’autres bien cachés. Vous devez les ajouter à vos notes. Je comprends les organisateurs. Mais nous de notre côté, devons prendre aussi des risques, ça fait partie du rallye ! »
Vainqueur l’an passé, Sébastien Loeb a endommagé sa voiture de reconnaissance (comme Ogier) après avoir heurté ces fameux piquets métalliques. « Cela modifie un peu la façon dont nous devons conduire, je trouve ça moins naturel. Nous sommes habitués à conduire autour de piquets dans des sections rapides et étroites. Et je peux vous dire que c’est très délicat. »
Les coéquipiers pourraient arbitrer la course au titre
Jari-Matti Latvala et Sébastien Ogier feront tout pour aider leur leader respectif afin qu’il s’impose en France. Et ça commencera dès demain lors de la première spéciale.
A trois rallyes de la fin de saison, Hirvonen compte quinze points de retard sur Loeb septuple champion du monde. Distancés à la course au titre, Latvala et Ogier tenteront chacun de leur côté de déstabiliser les stratégies du camp adverse.
« Bien sur que je vais aider Mikko. Ce sera en tout cas mon objectif », a déclaré Latvala. « Nous devons mettre la pression sur Citroën, c’est important pour que Mikko conserve ses chances de s’imposer. Nous devrons être à 110 %. Vous l’avez vu en Australie, tout peut arriver. »
Même son de cloche chez Ogier. « Je suis au service de l’équipe pour gagner le maximum de titres. De toute façon, je n’ai plus rien à jouer depuis mon coup d’arrêt au rallye d’Australie. »
Hirvonen devra être plus agressif
La Fiesta RS WRC a subi de nouveaux réglages pour ce rallye de France. But de l’opération : se montrer plus agressif afin d’empêcher Citroën de s’imposer sur ses terres. Le constructeur français n’a plus perdu un rallye sur l’asphalte depuis 2006 et la victoire de Marcus Gronholm sur Ford au rallye de Monte-Carlo en 2006. Si Mikko Hirvonen veut conserver ses chances de détrôner Sébastien Loeb, il doit à tout prix réaliser une grosse performance en Alsace.
« Nous avons modifié la voiture en la rendant plus rigide et plus agressive » a déclaré Hirvonen après avoir passé quatre jours à effectuer des tests en France. « Nous avons fait pas mal de réglages d’abord sur circuit ensuite dans les conditions d’un rallye normal. Nous saurons seulement vendredi si nous avons fait les bons choix mais je crois que nous avons fait du bon boulot. »
Hirvonen a remporté le rallye d’Australie et s’est relancé du coup pour la course au titre. « Je dois prendre plus de risques pour cette fin de saison. Cela sera dur de battre Citroën ici donc prendre des points sera déjà pas mal pour moi. Après c’est clair que si on est en mesure de s’imposer, on fera tout pour. »
Les bonnes sensations de Block
Ken Block a confié que ses tests faits en vu du Rallye de France étaient les meilleurs depuis qu’il est devenu il y a deux ans un pilote régulier du WRC.
Samedi dernier au volant de sa Ford Fiesta RS XRC, Block a roulé pendant environ 120 kilomètres dans de très bonnes conditions météorologiques.
« J’avais vraiment lutté en Allemagne avec les réglages de la voiture, c’était très difficile. J’ai donc passé une journée la semaine dernière à comprendre ce qui n’allait pas. Je suis beaucoup plus content aujourd’hui. »
Block a longuement travaillé avec son ingénieur Mark Lowe. Il a pu recevoir aussi quelques conseils de la part d’Henning Solberg qui conduit également une Fiesta. « Henning m’a beaucoup parlé et avec Mark on a établi un plan de travail après avoir vu d’où venaient mes problèmes. Nous avons changé beaucoup de choses. Il a fallu une journée entière mais on va vers la bonne direction. Je pense que ça va le faire ! »
Les objectifs de Block pour cette course ? « Je suis encore inexpérimenté sur l’asphalte mais si je peux entrer dans le top 10 aux côtés des meilleurs mondiaux alors je serai très heureux. »