Le nouveau champion du monde Ott Tänak admet qu’il était en désaccord avec son mentor et compatriote Markko Märtin sur la manière d’aborder la spéciale décisive du RallyRACC Catalunya - Rallye de España.
Ancien pilote officiel Subaru, Ford et Peugeot, Markko Märtin a remporté cinq victoires au plus haut niveau du rallye. Désormais manager et partenaire commercial d’Ott Tänak, il a guidé son compatriote au long d’une carrière mouvementée où il a vu son protégé être écarté deux fois par l’équipe M-Sport.
L’Estonien était à ses côtés en Espagne et les deux hommes ont débattu de la nécessité ou non d’attaquer dans la dernière étape dimanche pour marquer suffisamment de points pour le titre ou se contenter de la troisième place pour arriver le mois prochain en Australie avec une main sur le trophée.
La Wolf Power Stage de Mussara offrait des points bonus et Ott Tänak y a réalisé le meilleur temps au volant de sa Toyota Yaris, dépassant Dani Sordo pour la deuxième place dans le même temps et mettre fin aux espoirs de Thierry Neuville en scellant son premier titre.
« Nous avons parlé hier soir et son conseil était de prendre tous les points sans attaquer… Visiblement, il n’était pas très content de ma Power Stage ! », a plaisanté Ott Tänak, devenu le premier pilote estonien à être sacré Champion du Monde FIA des Rallyes. « Avant la Power Stage, j’avais deux options. Je pouvais me contenter de conduire en espérant que Thierry ne prenne pas trop de points et que j’en ai ainsi assez d’avance. Je savais que cela ne se passerait pas comme cela. J’ai dit que Thierry allait attaquer pour prendre le maximum de points, donc mon option privilégiée était de me dépasser pour faire la différence. »
« Je n’étais pas complètement détendu dans les premiers kilomètres de la spéciale », a-t-il ajouté. « Je voulais me relaxer le plus vite possible et cela m’a permis d’attaquer un peu plus. Je savais que ce serait dur, mais nous avons bien fait le travail au final. »
Les points bonus n’étaient finalement pas nécessaires puisque la deuxième place lui suffisait pour remporter le titre et relâcher la pression énorme qui pesait sur les épaules du pilote de trente-deux ans tout au long de la semaine.
« Je ne crois pas que c’était simplement de la pression », a-t-il lâché. « C’était énorme. Depuis jeudi, une personne sur deux me questionnait là-dessus, mon état d’esprit, la situation au championnat. Ce n’était pas simple à gérer pour cette raison. Dans ma vie, je dirais que j’ai connu beaucoup de moments difficiles. Cela m’a aidé à faire face à cette situation même si cette pression était quelque chose d’inédit. Je ne savais pas à quel point je serais performant en gérant une telle pression, donc je suis extrêmement soulagé maintenant. »