Auteur d’un temps sensationnel dans la deuxième spéciale du jeudi soir, Thierry Neuville occupe la tête du Rallye Monte-Carlo après la première boucle de spéciales disputée dans les Alpes.
Au moment de retrouver le parc d’assistance après les deux spéciales nocturnes au programme, Thierry Neuville (Hyundai i20 WRC) comptait 19’’1 d’avance sur Sébastien Ogier (Toyota Yaris WRC).
Septuple vainqueur du Monte-Carlo, Sébastien Ogier avait pris la tête après le premier test, mais le Français n’a pu suivre le rythme de son adversaire dans le secteur chronométré suivant entre Bayons et Bréziers (25,49 km).
Depuis les reconnaissances, tous les regards s’étaient cristallisés sur cette spéciale avec de nombreuses sources rapportant que la neige tombée le week-end dernier s’était muée en glace. Les pilotes évoquaient unanimement une prise de risques récompensant la plus belle attaque et Thierry Neuville se montrait le plus courageux.
Ses efforts étaient récompensés par un temps incroyable repoussant la concurrence à 25’’5 ou plus.
« Les conditions étaient piégeuses », racontait un Thierry Neuville serein et composé à l’arrivée. « J’essayais de lire la route du mieux que je pouvais, sans prendre de risques. Je pense que nous avons signé un bon moment. »
Comme Sébastien Ogier ou encore son équipier tenant du titre Ott Tänak (Hyundai i20 WRC), Thierry Neuville optait pour un mélange de pneumatiques Michelin tendres et supertendres, évitant ainsi les pneus cloutés. Leader après la première spéciale, qu’il décrivait comme « l’une des plus faciles du week-end » en raison des conditions totalement sèches, Sébastien Ogier réalisait le début de saison parfait sous ses nouvelles couleurs.
Les yeux écarquillés à l’arrivée de l’ES2, Ott Tänak admettait être « heureux d’être toujours en vie face à un plus gros défi que prévu ».
L’Estonien ne comptait que 3/10e d’avance sur Elfyn Evans, l’une des nouvelles recrues de Toyota Gazoo Racing. Le Gallois se montrait le plus rapide parmi ceux à avoir choisi l’option cloutée dans la deuxième spéciale.
« Les pneus nous ont aidés à certains endroits », confiait-il. « Mais ils nous ont aussi beaucoup gênés. »
Elfyn Evans était toutefois soulager d’apprendre qu’il avait relégué à 25’’6 l’autre pilote le plus titré du Rallye Monte-Carlo, le septuple vainqueur Sébastien Loeb (Hyundai i20 WRC). L’Alsacien confiait que la route se dégradait dans la première spéciale avec de nombreuses feuilles rendant la trajectoire plus glissante.
Ces mêmes feuilles causaient bien des torts aux M-Sport Ford Fiesta WRC en s’amassant dans les radiateurs et prises d’air, privant ainsi d’air le moteur, dont les températures montaient en flèche sur les trois voitures d’usine confiées à Esapekka Lappi, Teemu Suninen et Gus Greensmith.
Le pire était à venir puisque Teemu Suninen abandonnait sur un problème de transmission dans la spéciale suivante.
Esapekka Lappi terminait la journée au sixième rang avec plus d’une minute de retard sur le leader. Pour ses débuts en mondial avec la Toyota Yaris WRC, Kalle Rovanperä pointait en septième position devant Éric Camilli, leader du WRC3 avec sa Citroën C3 R5.
Lui aussi engagé au volant d’une Citroën C3 R5, Mads Østberg n’était qu’à une seconde du Français tout en prenant la tête du WRC2 tandis que Stéphane Sarrazin (Hyundai i20 WRC) complétait le top dix.
Ce vendredi, les concurrents disputeront l’étape la plus intense du rallye. Totalisant plus d’un tiers de la distance chronométré de l’épreuve à travers trois spéciales empruntées à deux reprises au sud-est et à l’est de Gap, celle-ci leur réserve 122,58 kilomètres d’action.