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Ogier : On ne peut pas se réjouir de notre niveau de performance

Même si "le bilan comptable est assez bon"

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Une nouvelle fois héroïques, Sébastien Ogier et Julien Ingrassia sont allés chercher leur quatrième podium cette saison, le cinquième pour Citroën Total World Rally Team en 2019, au terme d’un dernier chrono de haute volée !

Une pénalité pour non respect de la route de course ayant été infligée tardivement à l’un de leurs concurrents directs pour le podium, Sébastien Ogier et Julien Ingrassia attaquaient cette dernière étape en 3e position. Avec une marge minime de 6’’0 au moment de négocier les spéciales toujours très cassantes d’El Condor et Giulio Cesare. Fidèles à leur tempérament de battants, les sextuples champions du monde opposaient une farouche résistance à bord de C3 WRC, tout en gardant en permanence à l’esprit l’importance de marquer de gros points au championnat, et ils allaient être récompensés de leurs efforts : un scratch dans la Power Stage, leur troisième du week-end, leur permettait de conserver leur bien pour 1’’4 !

La 3e position finale de Sébastien et Julien, assortie aux cinq points bonus glanés dans la Power Stage, leur vaut de conforter leur deuxième place au classement provisoire du championnat du monde, à dix unités du leader. Il s’agit de leur quatrième podium cette année, après les victoires du Monte-Carlo et du Mexique, et la deuxième place corse. C’est également la cinquième fois cette saison que Citroën Total World Rally Team figure dans les trois premiers, en autant d’événements.

Malgré des conditions d’adhérence particulièrement changeantes le premier jour, suite aux fortes pluies d’avant rallye, le duo français, très régulier, avait réalisé une excellente entame, en se classant 2e à seulement 11’’9 du leader. Mais la deuxième étape s’était avérée plus compliquée : induits en erreur sur la boucle matinale (ES 11) par un portail resté ouvert, alors que le roadbook prévoyait qu’il soit fermé, Sébastien et Julien avaient alors endommagé la direction assistée de C3 WRC dans un contact et chuté en 6e position, à 21’’8 du podium. Ils avaient ensuite réagi en champions sur la deuxième boucle, avec notamment deux scratches, qui leur avait permis de conserver toutes leurs chances de podium à l’orée de cette ultime journée.

Auteurs d’une bonne entrée en matière avec un 5e temps sur la première véritable spéciale du rallye (ES 2), Esapekka Lappi et Janne Ferm étaient hélas ralentis dans la foulée par une crevaison (ES 4) après s’être appuyés sur un talus. Pour leur deuxième participation en Argentine seulement, ils étaient en train de monter progressivement en régime, en attestent leurs temps intermédiaires prometteurs, lorsque le décoinçage soudain d’un pneu suite à une crevaison, les envoyait en tonneaux (ES 8) et les contraignait à un retrait prématuré dès le premier jour de course.

Engagés en WRC2 Pro avec C3 R5, Mads Ostberg et Torstein Eriksen s’adjugeaient leur deuxième victoire de catégorie consécutive après la Suède, non sans s’être emparé de dix meilleurs temps sur dix-sept possibles. Preuve de la compétitivité du produit compétition clients phare de Citroën Racing sur ce terrain très exigeant où C3 R5 roulait pour la première fois.

Sébastien Ogier

" Le bilan comptable est assez bon mais on ne peut pas se réjouir de notre niveau de performance pure. Il y a certaines conditions comme celles rencontrées au Mexique ou ici sur les deuxièmes tours, où nous sommes plutôt compétitifs. Mais nous devons progresser lorsqu’il y a moins de grip ou bien que c’est technique. Je suis content de voir notre abnégation récompensée, car nous n’avons encore une fois jamais rien lâché ce week-end. "

Esapekka Lappi

" Malgré ma faible connaissance du terrain, j’espérais clairement mieux de ce rendez-vous, mais après une crevaison, je me suis fait surprendre par le décoinçage soudain du pneu, ce qui nous a fait souvirer, taper un talus et nous a envoyé en tonneaux. Je suis désolé évidemment pour l’équipe, mais après quelques jours de repos en famille, nous serons à nouveau d’attaque avec Janne pour réaliser le meilleur rallye du Chili possible, où nous serons tous à égalité en termes d’expérience. "

DEUX QUESTIONS À PIERRE BUDAR, DIRECTEUR DE CITROËN RACING

Quelle est votre analyse de votre prestation argentine ?

C’était clairement un week-end difficile, dont on ne peut se satisfaire. Les points de la troisième place et de la Power Stage sont plutôt positifs dans l’optique du championnat, mais nous avons manqué de rythme sur ces pistes. C’est avant tout Sébastien et Julien qui sont allés chercher ce résultat, au prix d’un engagement de tous les instants. Esapekka et Janne quant à eux, auraient mérité de voir le terme du rallye, pour continuer à engranger de l’expérience. Peut-être à l’avenir gèreront-ils différemment une crevaison, toujours est-il que nous sommes à 200 % derrière eux afin de leur permettre de repartir du bon pied dès le Chili.

Comment abordez-vous l’enchaînement avec le rallye du Chili ?

Nous allons tout d’abord expédier au Chili la voiture de secours prévue pour Esapekka et Janne, afin qu’ils disposent d’une monture entièrement neuve. Malgré le peu de temps dont on dispose, nous allons également nous mettre en ordre de marche pour optimiser autant que possible C3 WRC dans des conditions bien identifiées, et définir ainsi le meilleur set-up pour cet événement nouveau pour tous, qui sera aussi assez différent de ce que l’on a connu ce week-end. Nous sommes en tout cas gonflés à bloc pour continuer à batailler ferme pour le championnat.

LE TEMPS FORT DU WEEK-END

Chef mécanicien de Sébastien Ogier et Julien Ingrassia, Jean-Luc Gaucher était l’homme orchestre lors de l’assistance du samedi midi qui a vu les mécaniciens des Rouges remettre à neuf la C3 WRC flanquée du numéro 1. Il raconte comment ils ont réparé en seulement quarante minutes la direction assistée brisée par l’équipage tricolore dans une touchette.

" Nous avions tout un tas d’éléments à remplacer, la direction assistée complète évidemment, mais également la boîte de vitesses, le bloc hydraulique ou encore l’embrayage. Or ce genre d’interventions nécessite d’être bien réfléchie en amont, pour que tout le monde sache dans quel ordre procéder et que les choses soient fluides une fois dans le feu de l’action. Avec plus qu’une seule voiture en course, nous avions la possibilité de mettre nos huit mécaniciens autorisés à contribution, mais d’un autre côté, on ne pouvait pas physiquement être plus de quatre à travailler sur l’avant de la voiture, dans la zone critique. Même si l’on est entraînés à ce genre de situation, c’est toujours une satisfaction de voir que les choses se passent bien le jour J. Il était important de remettre la voiture en route au plus vite, car quand on touche ainsi à l’hydraulique, la procédure de redémarrage nécessite tout de même un peu de temps, et c’est ce que nous sommes parvenus à faire. Mais après une telle assistance, il y a toujours la crainte d’avoir laissé passer quelque chose, du coup cela nous a fait plaisir à tous, et rassuré aussi, de voir Sébastien et Julien, enchainer avec deux scratches consécutifs derrière ! "

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